J'étais sur la muraille de falaise-plongeante, face à la mer et je regardais l'eau s'agiter doucement et percuter les hauts murs de la ville. Je pensais à tout et à rien, rêvant de la gloire future, ou mes erreurs du passé bref, je m'ennuyais. Néanmoins la tranquillité du lieu était reposant, depuis que j'étais garde faut avouer que j'étais sous pression la plupart du temps et quand je suis en poste sur muraille, c'est le seul moment ou je peux me poser pour quelques heures. Je regardais la position de Cycléis pour repérer l'heure, il était temps de patrouiller dans les rues de la cité. Je soupirais pendant un temps, prit ma hallebarde pour la placer sur mon épaule droite et commença à descendre les marches raides et étroites qui relient les fortifications à l'entrée de la ville puis je commencé à faire le tour de la ville comme j'ai désormais l'habitude.
La ville était plutôt agité vu qu'on était en fin d'après midi, on pouvait voir les mineurs rentrer de leurs besognes quotidiennes, les femmes circulaient dans les villes pour faire leurs devoirs d'épouse mais ce qu'on voyaient surtout c'était le nombre incalculable de personnes qui circulaient dans les rues. C'était une épreuve pour se frayer un chemin dans tout ça et vu comment on est tous compactés, je peux vous dires que les voleurs à la tire se font plaisir. C'est d'ailleurs à ce moment la que je sentais une masse me rentrer dedans à toute allure, lorsque je regardais à ma taille pour voir ce que j'avais percuté, je vis un petit enfant avec une tignasse brune et des yeux bleus ou on pouvoir voir toute la tristesse des pauvres, en effet vu ces vêtements ils vivaient surement à côté du port, c'est ici que vivent toutes les personnes sans argent. Après cette petite rencontre forcée, je sentais qu'un poids manqué à ma taille, je porté donc ma main à l'emplacement normal de ma bourse et je vis que cette dernière avait disparue.
Sans me poser de question je fis demi-tour en bousculant toutes les personnes sur mon passage, il était hors de question que ce gamin me vole tout ce qu'il me reste comme argent. Pendant ma course je ne vis pas une bonne femme sur ma droite avec du linge sur le bras, lorsque celle-ci s'interposa sur mon passage je la fis tomber sans ralenti et j'entendis la chute et les cris de protestation malgré mon casque. Enfin je sortis de toute cette agitation et je vis du coin de l'œil le voleur tourner dans un coin de rue, il se dirigeait vers les quais. Juste après je me retrouvais à quelques mètres derrière lui, je sautais en avant pour le plaquer tout en écartant mon arme, je voudrais tout de même pas le blesser accidentellement. Lorsque la poussière retombait au sol, je vis le gamin sous moi qui pouvait à peine respirer, dans sa main il y avait mes économies. Lorsque je vis mon supérieur arriver je pestai à voix basse puis souleva sans ménagement l'enfant qui fut sur ses pieds en un rien de temps, j'avais toujours mon arme à la main:
-Je suis le soldat Jack Fair
Le gamin était intimidés avec autant de personnes autour de lui:
-Je me nomme Connor monsieur...
Alors que je tenais fermement le voleur, un brouhaha commençait à retentir dans la foule, lorsque je me retournais pour savoir qu'elle était l'origine de ce vacarme, une femme déboula et se plante devant moi. Elle avait un regard énervé, elle semblait presque hystérique puis elle vit une coulée de sang se rependre sur le visage du gamin, elle devint écarlate et commença à m'insulter de tout les noms sans retenu :
-Non mais comment osez-vous maltraiter mon enfant ?! Je vais vous pendre haut et court sale chiure de rat ! Vous ne méritez pas de faire partie de la garde ! Vous ne méritez même pas de vivre ! Regardez moi, ça ne m'étonnerait même pas si il a les côtes cassées ! Plaquer un enfant avec un tel équipement sur vous, c'est quoi votre problème ? Votre mère vous a bercée trop près du mur ?! Je...
Elle ne put terminer sa phrase qu'une claque appuyée retentissante se fît entendre par toute l'assemblée :
-Ne parlez pas de ma mère espèce de truie !
Je pouvais voir la marque de mon gant sur sa joue violacée, elle se contenta de garder la bouche ouverte pendant que je savourais intérieurement cette victoire. C'est alors que je me souvenais que mon supérieur assisté à la scène, le sourire qui c'était placé sur mon visage se transforma en grimace, j'allais passer une mauvaise soirée.