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Sideara
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Griffes non rétractables. (2/2)
Le cliquetis de la laisse ! Nul temps de me retourner que déjà je sens la douleur tiraillant ma joue droite. Le choc me ramène sur le dos, et je le vois me dominer entièrement, un sourire sadique aux lèvres. Un cri de victoire sort de sa bouche, semblable à un rire méprisable, et du revers de son premier coup se prépare à mettre le deuxième. Pas le temps de réfléchir, je me jette sur lui. Mes bras et mes jambes m'ont propulsé bien plus fort que je n'osais l'espérer, et l'homme tombe à la renverse pendant que mes jambes prennent ses hanches en tenailles, et que ma main droite se prépare à frapper. Les doigts légèrement pliés, les ongles bien tendus, je vise ses yeux. Mon bras est arrêté par sa main, et la douleur que m'envoie mon poignet montre sa force et sa détermination à me tuer.
Au loin, un hurlement retentit. Je lève les yeux une seconde, inquiète, relâchant tous mes muscles, observant la neige tournoyer autour de nous au gré de nos mouvements. Même Lui ne peut vaincre autant d'adversaires, je dois l'aider ! Tout de suite !
Il reprend le dessus, et par la force de son seul bras me soulève et me propulse un mètre plus loin, alors que je retombe lourdement sur le dos, gémissante de douleur. Et il se jette sur moi, serrant à son tour mes hanches, et se plaque presque contre moi. Sans réfléchir, réagissant à mes instincts de loup que je sens se développer en moi, je m'approche sauvagement de sa propre joue, toutes dents en avant.
Le goût cuivré du sang inonde ma bouche, et je sens un liquide chaud couler de mon menton. Surtout, j'entends. J'entends son hurlement. Une sensation, comme un accès de violence, se fait sentir quelque part dans mon front. Plus il hurle, plus j'aime l'entendre, plus j'aime son sang. J'ouvre grand la bouche, libérant sa chair de mes dents, alors qu'il plaque aussitôt une main contre sa joue et tombe sur le côté, et j'aperçois la neige s’imprégner de son sang.
Il lèvre les yeux vers moi. Je souris, sentant encore son liquide vital sur mes lèvres. Il me regarde, apeuré, comme s'il n'avait jamais vu de louve auparavant, et, alors que je sais qu'il ne va pas réussir à arrêter l'hémorragie, je détale.
Je sens mes narines s'ouvrir, alors que je me déplace de plus en plus rapidement, et que ma vision se trouble quelque peu. Mon champ de vision semble s'accroître, et tout devient un peu plus bleu. Mais la fatigue, l'excitation et l'horreur doivent déranger mon esprit. Qu'importe, je continue, guidée par de faibles bruits, que je n'entendais pas avant, semblables à des pas d'hommes ou des feulements de canidés.
J'y suis presque, je peux pratiquement distinguer leurs ombres dans l'horizon. J'entends. Beaucoup mieux. Les hommes sont arrêtés, observant certainement le combat acharné entre Lui et les chiens. Je continue, toujours plus vite, toujours plus pressée. Sans me connaître il m'a sauvée. C'est à mon tour de lui rendre la pareille.
Le dernier monticule. Il ne me reste plus qu'à sauter pour me retrouver dans la mêlée ! Dans un grognement que je veux terrifiant, je prend mon élan, et saute. L'ultime vision de nos ennemis aura été le corps blanc, poilu, au regard bleu sans hésitation et à la mâchoire tâchée de sang de la louve cherchant à protéger sa vie.
HRP : J'ai enfin réussi à finir ce chapitre, bien que comme pour la première partie je n'en sois pas tout à fait fier. Je trouve que c'est toujours bien en dessous du premier chapitre, mais au moins je vais pouvoir continuer l'histoire !
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