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Valamtiel
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Nous avons tous une vision différente de la vie et de la mort. D'autres pensent plus à ceux qui ont crée le monde, qu'à eux-même. Ces personnes ont donné une histoire à notre paisible continent. Nous sommes surveillés par des dieux, et beaucoup pensent qu'ils n'existent pas. Moi, je le crois.
Ça fait quelques jours maintenant que je suis portée disparue, à Mont-brumeux. Je suis effectivement partie, mais pas forcément de mon plein grès. C'était il y a peu, lorsque je travaillais discrètement, sur un projet que moi seule connaissait. Il y avait des choses que je ne comprennais pas dans l'utilisation de la Pierre Rouge, mon titre de rougoyeuse n'était pas si bien attribué que ça finalement. Chaque jour qui passait, j'avais l'impression d'oublier quelque chose d'important. Chez moi, je n'ai pris que le principal avant de partir, de quoi survivre quelques jours, peut-être une ou deux semaines tout au plus. Mon voyage n'avait aucune direction précise, j'allais juste tout droit. Je cherchais quelque chose, intérieurement, sans savoir quoi exactement. Chaque pas que je faisais, me permettait d'approcher de cette chose invisible tant désirée, mais je savais aussi intérieurement que mon avancement était peut-être inutile. Je suis peut-être déjà considérée comme une déserteuse parmis les Impériaux, bien que ce ne soit pas ce que je voulais réellement. Je voulais juste m'évader... De cette vie monotone, de cette spirale interminable d'ennui. Il fallait que je parte pour ça. Empereur, Preambule, tout le monde... Ne m'en veuillez pas, ma décision était égoïste mais juste pour moi. Pour une fois, je pouvais pleurer des larmes justes.
Les jours se firent de plus en plus longs, mes réserves étaient épuisées, ma seule nourriture était celle que je pouvais trouver en ces contrées sauvages. Chaque jour est dangereux, les bannis sont partout, particulièrement en cette zone déserte de tout humain. Mes déplacements sont précis et, à ma manière, je construit ma propre carte des environs. Si la vie me le permettre, peut-être qu'un jour, je pourrais faire marche arrière, mais ce ne sont que des espoirs. Mais pour moi, la route s'arrêta quelques jours plus tard.
Le manque de nourriture, me fît tomber au sol, ma vue n'était plus claire, je ne pouvais plus respirer correctement et mon corps ne voulait plus bouger. Ce n'était pas du manque de volonté... Je voulais me relever et continuer d'avancer, mais mon corps ne me le permettait pas. J'étais seule, au milieu de la foret, à la merci du moindre banni qui passerait par là... Quelque chose n'allait pas. Plus je marchais, plus j'avais l'impression d'avancer... Mais aussi de reculer. Comme si ce que je recherchais était dans cette direction, sans l'être vraiment, comme si je le faisais de la mauvaise façon, on ne me permettait pas d'arriver à la fin du chemin, et mon erreur m'aura coutée la vie. Mes yeux se fermaient petit à petit, mes doigts s'enfoncaient dans la terre, par colère et aussi par tristesse, la seule chose à laquelle je pensais, c'était bien à quoi j'aurais été utile, ou j'aurais pu l'être... Rien, finallement.
Mais tout n'avait pas terminé comme je le pensais. Une lumière envahissante m'illuminait malgré mes yeux fermé, et mon coeur ayant cessé de battre, émanait de la chaleur dans mon corps froid. Ouvrant les yeux grâce à l'aide de ce flot de vie coulant dans mon corps, je pouvais apperçevoir... Une ombre de lumière verte et blanche, qui me regardait. Elle était silencieuse, mais semblait sourire, elle versait une larme. Mon corps se relevait de lui-même, il se dirigeait tout seul vers cet être énigmatique et fantastique, jusqu'à me porter dans ses bras, ou son étreinte combla mon corps de la chaleur qui lui manquait. Elle glissa quelques mots à mon oreille, doucement, comme une mère à son enfant.
- N'ais crainte... Je suis là. Celle qui t'a donnée la vie.
Intérieurement, j'avais l'impression de connaître cette personne, sans vraiment savoir qui c'était. Peut-être ma mère, peut-être juste son attitude qui me fait penser qu'elle l'est. Néanmoins, cette sensation, je l'avais déjà ressentie... Avant d'arriver ici. Un fragment de souvenir vint à moi, et en quelque secondes, mon esprit fût finalement complété des souvenirs que j'avais tant recherchée. Cette personne que je suis n'est en fait qu'un substitut d'une autre personne, qui aurait été réincarnée en moi. Et je suis morte aussi misérablement que mon moi original... J'avais enfin compris qui était cette personne : Cycléis.
- Tu est dans ce que nous appellons... La rivière entre la vie et la mort. En toute logique, la mort est définitive... Mais tu n'a pas eue une vie digne de ce nom. Je considère tout le monde comme mes fils et filles... Et tu en fais aussi partie. Je ferais une exception pour cette fois... Et t'offre la possibilité de tout recommencer. J'espère que tu saura utiliser mieux cette énième vie que je te donne, Miriel.
Oui... Mon vrai nom, n'était pas Valamtiel. C'était juste un pseudo de ma dernière vie. Mais je ne le savais pas, car chaque réincarnation efface mes souvenirs... Et ma prochaine vie sera aussi vide de souvenirs... Et c'est comme ça, à chaque fois. C'est une spirale infernale de vie et de tourments. Elle me prit à nouveau dans ses bras, me serrant contre elle dans une lumière éblouissante, m'envellopant de l'extérieur, jusqu'à toucher mon coeur, me faisant m'envoler intérieurement vers une sensation pas si inconnue que ça...
Puis, sans comprendre pourquoi, je me retrouvais là, assise dans l'herbe, face à un grand village que je ne connaissais pas. Je n'avais aucune idée de comment j'étais arrivée là, je ne savais qu'une seule chose : Mon nom est Miri.
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