Le soir venu, après avoir posé sa hache chez lui, Torchou aimait se rendre à la bibliothèque pendant que nombreux de ses amis se rejoignaient à la taverne. Il aimait le cadre paisible et harmonieux du lieu. Les livres y dégage une odeur acre et amère dont Torchou aimait se remplir les narines. Le peu de monde qui se rendait à la bibliothèque lui permettait de rester au calme des heures et de s'instruire longuement.
Ses premières lectures concernaient évidement son métier de bûcheron, il appris alors le nom des arbres, leurs qualités et leur défauts, les risques à partir seuls en forêt et bien d'autres astuces.
Mais aujourd'hui Torchou passait à une autre sorte de lecture tout aussi classique : l'Histoire d'Akatéa.
Il déplaça l'échelle, y grimpa et une fois en haut extirpa de l'étagère un gros ouvrage de cuire rouge, le descendit et s'installa à la lumière d'une lampe à huile.
Sur la couverture, en grosses lettres dorées était écrit le titre :
"Histoire Akatéenne, Tome V Archéologie"
"Comme tout le monde le sait, après le début de la Grande Malédiction de nombreux domaines et villages non fortifiés ont été détruits à cause d'attaque de bannis. Ce grand malheur, fait le bonheur de nombre d'archéologues qui étudient des ruines de plus de 3000 ans. La dernière trouvaille du célèbre professeur Arhnos Guiltar recèle de magnifiques surprise. Dans le temple construit en l'honneur de Sinrir (dieu de la bienveillance et de la colère de Cycléis) se dressait un autel aux offrandes en or massif. Et selon la légende, le dernier propriétaire des lieux, le seigneur Merkan y abandonna, lors de l'ultime bataille qu'il livra contre des bannis, un trésors tellement imposant et superbe qu'il rendrait fou celui qui tombera dessus.
Il est sans dire que cette découverte assura la grande renommée du professeur Guiltar, qui d'ailleurs fait clairement apparaître dans ses comptes rendus de recherches qu'il ne croit en rien les légendes que les parents racontent à leurs enfants pour les endormir.



Le domaine est composé d'un palais, élément central qui accueillait le seigneur et sa famille. D'un aqueduc qui devait desservir une partie de la région mais dont il ne reste aujourd'hui aucune trace hors de la propriété. d'un temple dans lequel fut retrouvé l'autel en or massif. D'un reste de monument qui devait accueillir une représentation de Sinrir. Et les fondations probables d'une écurie. Les servants au palais et le reste des villageois devaient vivre dans des habitations en bois à l'extérieure de la propriété.
Le professeur Guiltar nous fait remarquer que l'absence de fortifications permet de dater la construction des bâtiments avant la Grande Malédiction.
De nombreuses recherchent sont encore en cours malgré les bannis, car selon certaines rumeurs le professeur Guiltar est sûr que le site n'a pas fini de livrer ses secrets..."