Serveur Full-RP Francophone

- C'est vous qui êtes modeste mademoiselle. Votre élevage est excellent, notamment pour, excusez-moi, une jeune femme !

Sideara lui rendit un grand sourire, attendant sa réponse.

- Je ... merci, répondit Ysyhteha, semblant perdue. C'est .. c'est idiot de vous faire une telle proposition, mais accepteriez-vous que je vous invite à souper au moulin ? Il est bientôt l'heure, osa t-elle, les joues rouges comme jamais.
Sideara s'inclina poliment, avant de répondre :
- Ça serait un plaisir, ma demoiselle, mais je nous voudrais absolument pas vous déranger.
- Vous ne me dérangez pas du tout messire ! s'empressa de répondre la jeune femme, avant de se précipiter à l'intérieur, et se diriger à la cuisine.
Sideara la suivit, proposant son aide quant à la préparation du repas, refusée immédiatement par Ysyhteha, qui s'affairait activement.
- Asseyez-vous messire je vous prie, cela ne sera pas long !
Sideara s’exécuta, s'asseyant à la longue table de bois, face à la cuisine. Il regardait la jeune femme, perdu dans ses pensées.

La jeune femme revint, au bout d'un moment, chargée d'un grand plat contenant viande, pommes de terre et carottes. Habitué aux cuisines royales, Sideara fut agréablement surpris par les bonnes odeurs qui s'en échappaient.
- Ca m'a l'air succulent, dit-il en souriant.
Ysyhteha rougissait, tout en posant le plat sur la table.
- Merci !
Saisissant l'assiette de Sideara, elle commença à servir.

Ce fut Sideara qui brisa le silence gêné lors du repas :
- C'est vraiment délicieux mademoiselle, dit-il en souriant.
- Merci. Ca m'étonne, vous devez être bien nourri je suppose.
- Oui ! Enfin, les cuisines ne sont pas aussi généreuses que vous !
Tous deux se mirent à rire doucement, et un nouveau silence s’installa, interrompu par la jeune femme cette fois :
- Vous n'êtes pas marié ? dit-elle, rougissante. Excusez-moi, cela ne me regarde peut-être pas !
Sideara répondit simplement en souriant :
- Non, je ne suis pas marié.
Ysyhteha semblait vouloir poser d'autres questions, et le Grand Intendant l'encouragea d'un sourire.
- Je .. enfin vous devez avoir nombre de prétendantes je suppose, vu votre rang.
- Justement ! Vous avez dit le mot qui me gêne : rang !
La jeune femme le regarda sans comprendre.
- Eh bien mademoiselle, j'ai effectivement nombre de prétendantes. Mais aucune ne m'intéresse car aucune ne s’intéresse à moi. Seul mon rang et mon argent compte à leurs yeux.
La jeune femme répondit par un léger sourire gêné.

- Et vous mademoiselle, n'êtes-vous pas mariée ?
- Non ! On peut même dire que j'ai fui le mariage ! répondit Ysyhteha en riant
Sideara sourit, changeant de sujet :
- Vous vous occupez de l'élevage toute seule ?
- Oui messire. Je viens de Falaise-Plongeante, mes parents y sont toujours. Mais j'ai préféré venir ici, suivre ma propre voie, qui n'était pas celle qu'ils avaient prévus. Mais ce n'est pas vraiment un sujet que j'aime aborder.

Le Grand Intendant n'insista pas, et le repas se termina par des conversations anodines. Rentrant au palais tard dans la soirée, Sideara mit longtemps à s'endormir. Pour la première fois, ses pensées nocturnes furent tournées vers la jeune éleveuse.

Haravie fut levé tôt. Il avait une commande de bois à honorer, mais ne disposait pas de la marchandise. Alors qu'il préparait ses haches et ses vivres pour la matinée, il pensa à la jeune femme à qui il devait livrer son bois.
"Sûrement une de ces vieille peau qui enfermera des pauvres vaches dans une cage".

Dix heures du matin, le bûcheron avait fini, et se préparait à rejoindre le moulin qu'on lui avait indiqué. Le chemin n'était pas long, mais l'énorme brouette qu'il devait pousser était encombrante, et c'est transpirant qu'il arriva devant la porte du moulin en question. Il frappa. La porte s'ouvrit très rapidement, et Haravie fut accueilli par ces mots :
- Ah ! Vous devez être monsieur Haravie ?
La voix de la femme était claire, et douce comme une mélodie, et le jeune homme fut étonné en la voyant. Ce n'était pas du tout ce à quoi il s'attendait, "heureusement pour elle d'ailleurs !", en riait-il intérieurement.
- Oui m'dame ! M'a dit qu'vous cherchiez du bois, et bah j'suis là !
La jeune femme ne semblait pas le moins du monde gênée par la dureté de sa voix, et lui répondit en souriant :
- Entrez, laissez le bois dehors, je m'en occuperais !
Haravie s’exécuta, et franchit la porte, regardant timidement devant lui.
Un léger grognement se fit entendre, et le jeune homme regarda autour de lui. Une demi douzaine de paires d'yeux - au moins ! - le regardaient. Des oreilles pointues, un museau allongé, de longs poils gris. C'était bien ... des loups !
Haravie fit un bon sur lui-même en hurlant, et se retourna vers la porte, qu'il cogna violemment en essayant de sortir du moulin. La jeune femme le regardait avec des yeux ronds, retenant une irrépressible envie de rire.
- N'ayez pas peur, ce ne sont que des chiens, dit-elle en souriant.
Le bûcheron semblait vouloir disparaître, tant il se lovait sur lui-même, tremblant comme une feuille.
- D-d-d-des chiens ? C-c'est des loups !
La jeune femme répondit d'un haussement d'épaules, avant de faire sortir les chiens de la pièce d'un claquement de doigts.
- Excusez-moi. J'aurais du vous prévenir, je suis éleveuse de chiens, ou de loups si vous préférez !
Haravie se ressaisit lentement, et n'osa dire mot, rougissant de honte, lui, le soldat vétéran, aussi jeune soit-il.
- Bien, voila vos akatéons, dit la jeune femme, tendant une bourse. Et excusez moi, vraiment, de cette frayeur.
Le bûcheron balbutia quelque chose, et s'en alla à toutes jambes, oubliant même sa brouette.


Quelques jours plus tard, Haravie rentrait d'une ballade après son travail, et fut surpris de voir sa brouette trônant sur le palier de maison. Aucun animal à poils n'était présent, mais bien la jolie blonde aux yeux verts qui le regardait en souriant. Le jeune homme se renfrogna légèrement, et ce fut Ysyhteha qui prit la parole en premier :
- Bonjour Haravie ! Je vous rapporte votre brouette, ainsi qu'un petit quelque chose.
Tout en parlant, elle pose le regard vers l'intérieur de l'outil. S'approchant, Haravie put voir un objet, de nature inconnue puisque enveloppé dans un grand torchon blanc. Il regarda la jeune femme d'un air incompris.
- C'est un gâteau, répondit-elle en souriant toujours. Pour me faire pardonner !
Se faisant, elle souleva légèrement le tissu, et le bûcheron aperçut une magnifique pâtisserie recouverte de glaçage blanc. La regardant, il la remercia grandement, et l'invita à entrer chez lui.

La conversation dériva sur les loups, après qu'Ysyhteha eut commandé à nouveau du bois.
- V'savez, commença Haravie, j'étais soldat avant. C'm'a permis d'voir le monde entier, et j'connais un village, loin au nord, où vivent d'nombreux loups sauvages ! On m'a dit qu'les loups se r'produisaient lent'ment, alors si vous voulez, j'peux toujours vous montrer l'endroit et qu'vous agrandissiez vot' élevage.
La jeune femme lui répondit positivement, et elle finit par s'en aller après avoir récupéré son bois.





[HRP : Pourquoi Haravie répond-il à la biographie de la rencontre entre Ysyhteha et Sideara ?

Haravie a été présents a des moments où Sideara ne l'était pas, des moments importants, comme l'un des premiers meurtres de Lédias sur Ysy.
Deuxièmement, Haravie est, indirectement, une cause de la romance entre les deux sagouins, vous verrez pourquoi ! ^^
Dernièrement, et comme je l'ai dit, de longues phases de la vie d'Ysy se sont passées avec Haravie et pas Sideara (qu'elle connait à peine encore), et je n'allais pas tout lui laisser écrire tout seul !


Je rappelle une dernière chose, à tous ceux qui disent qu'avec Ysy on s'est mariés vite, il n'y a RIEN d'inventé dans cette bio ! Tout s'est RÉELLEMENT passé (même les dialogues !!) !
Et on est très loin du mariage ! ]

Après la visite du Grand Intendant, qui occupa beaucoup les pensées de la jeune femme, Ysyhteha connut la douloureuse étape de la renaissance. Elle avait subi une attaque de bandit en allant livrer un client aux abords de Falaise-Plongeante, elle dût rester aliter une bonne dizaine d'heures et eue tout le temps de repenser à cette attaque et au visage de son agresseur ...

Aussi quand elle fit connaissance d'Haravie ancien soldat devenu bûcheron elle était plutôt contente qu'il l'accompagne à ce village au Nord, les routes étaient loin d'être sûres et Ysyhteha n'avait pas envie de recommencer l'expérience de si tôt.

Le matin de l'expédition, Ysyhteha avait pris tout le nécessaire sur elle, dont une arme en pierre d'eau. L'armure de cuir qu'elle portait était plutôt légère, mais suffisait amplement contre les bannis. Elle hésita longtemps avant de prendre trois de ses chiens, car elle connaissait la phobie du jeune homme. Elle finit par céder à leurs requête plaintive et leurs grands yeux faussement larmoyant. De toute façon ils resteraient sur les côtés, n'approchant pas l'homme d'un iota. Tout sourire elle l'accueillit avec grand sourire quand elle le vit s'approcher.

-Bonjour Haravie ! Contente de vous voir.

L'homme grogna un bonjour ses yeux rivés sur les trois chiens sagement assis, ces derniers d'ailleurs le regardait d'un air joyeusement niait attendant éventuellement une caresse, mais ce fut un ordre de leur maîtresse qui les fit bouger.

- Oh ne vous inquiétez pas ! Ils resteront sur les côtés. Allez les affreux ! Chh cch !

Les trois chiens obéirent aussitôt comme l'aurait fait de bons soldats. Seul le troisième, un encore jeune chiot se risqua à venir quémander une grattouille sur son museau à sa blonde maîtresse, demande aussitôt accepté avec un grand sourire de cette dernière.

- Bon mettons nous en route hein ? J'ai pris suffisamment de vivre pour nous, auquel cas nous pourrions toujours nous arrêter à Rouge-Près non ?

Les chiens ayant disparu hors de sa vue, Haravie put se détendre et répondre à l'affirmative.

- Ouep enfin on va pas trop traîner sur l'chemin c'est déjà bien loin.

Ysyhteha sourit pour toute réponse et les voilà en route. La jeune femme faisait engageait la conversation sur des banalités apprenant à mieux connaître cet homme, mais arrivé au premier embranchement elle s'illustra dans son manque d'orientation en partant en premier lieu sur la droite.

- Mais ! Qu'est c'que vous faites ?! C'est à gauche ...

- Hein ? Ah ... oui .. euh .. hahaha .. je le savais naturellement ..

Rouge cramoisie, la blonde obtempéra un rapide demi tour, sous le visage hilare du bûcheron. Elle essaya une vague excuse.

- Oui bon .. Je n'ai pas vraiment le sens de l'orientation.

Toujours mort de rire :

- Oui j'vois ça !

- Oui et bien ... Je ne sortais pas beaucoup de chez moi avant ça .. hein .. Et puis de toute façon ça m'arrange qu'on ne passe pas devant Falaise ..

- Ah pourquoi ça ?

- On va dire que mes parents sont là-bas et que .. je n'ai pas envie de les voir.

- Ah ..

Le silence en disait long et le voyage continua ainsi à parler de tout et de rien jusqu'à l'approche de la grotte des murmures.

[HRP : Je confirme ! on est très loin du mariage et il s'est passé encore un tas de chose avant que l'idée même nous traverse l'esprit ]

Ils marchaient toujours, avançant à un rythme moyen entre les falaises menant à la Grotte aux Murmures. La montagne, dressée haute dans le ciel, et le trou béant dans lequel s’enfonçait la route, avaient toujours eu l'air menaçants. Les falaises avaient un air sécurisant et hostile à la fois, et Haravie savait que des bandits trainaient souvent dans le coin, propice aux embuscades.
Malheureusement, c'était le cas à ce moment.
Une flèche fusa et atterrit très près de la jeune femme. Observant la falaise dans la direction de la flèche, Haravie se plaça devant elle, l'épée tirée, lorsque qu'il fut touché à l'épaule par un projectile qu'il n'avait pas vu. Le jeune homme du mettre genou à terre, serrant les dents pour ne pas se laisser dominer par la douleur, essayant d'oublier les cris stridents d'Ysyhteha.
Réfléchissant à toute vitesse, Haravie conclut que ce n'était pas des bandits, ils seraient déjà morts sinon, submergés par le nombre. Il se redressa, faisant fi de la douleur et continua de regardant le moindre recoin de la falaise, dressée devant lui.
Une seconde flèche vint se ficher dans sa chair, cette fois au niveau du ventre, et il s'effondra, sachant que la jeune femme allait subir le même sort.
La dernière chose qu'il vit c'est les jambes de son agresseur, venu récupérer son butin sur sa carcasse.


Ce n'est qu'au lendemain qu'Haravie s'éveilla, allongé dans son lit où Cycléis l'avait renvoyé. Torse nu, il aperçut une cicatrice blanchâtre proche de son nombril, et ressentait toujours une douleur à l'épaule. Pensant rapidement à la jeune femme, il se redressa et s'habilla, avant de galoper jusqu'au moulin d'Ysyhteha.
Lui rentrant pratiquement dedans, devant la porte du moulin, la jolie blonde semblait sur le point de lui rendre visite également. Un échange gêné mais émouvant s'ensuivit, et Haravie présenta ses excuses, se sentant coupable. Ysyhteha le fit rapidement taire, et lorsque chacun put s'assurer que l'autre allait bien, ils décidèrent de ré-entreprendre le voyage.

Bien mieux armé, Haravie prit encore une fois les devants, et lorsqu'ils arrivèrent près des falaises précédant la Grotte aux Murmures, il avança à l'affut, comme un soldat en mission.
Ils s’arrêtèrent enfin devant les panneaux d'affichages situés devant l'entrée de la caverne. Le sentier menant au Temple de Cycléis leur faisait face, mais leur chemin, lui, continuait à l'intérieur de la Grotte.
Haravie observa la jeune femme :
- Vous savez courir ?
Ysyhteha le regarda avec des yeux ronds.
- Courir ?
- Dans la Grotte aux Murmures, soit vous courez, soit vous êtes morte.
Et sur ces mots il détala, s’enfonçant dans l'obscurité, la jeune femme le suivant rapidement.

Le reste du trajet jusqu'au village se fit sans encombre. Ils s'arrêtèrent quelques minutes au Mausolée de la Prison d'Alistair, priant pour tout ceux qui tombèrent lors de la bataille de Mont-Brumeux.
La jeune femme fut également impressionnée par les Portes de Sin'Deral, qu'ils passèrent rapidement, prenant ensuite la direction du nord.

Le soir commençait à tomber lorsqu'ils aperçurent les premières tours de garde qui entourent le village de Volg-D'Aroc.




[HRP : Désolé pour cette horrible attente Ysy. J'en suis pas réellement satisfait mais bon, au moins on va avancer, et passer ce passage dont on a plus trop de souvenirs ! ^^]

[Hrp : t'inquiète je sais à quel point cela a été laborieux x) mais, je vais te faire payer le "cri strident" Nonméoh !!! XD]

Il est vrai que subir une renaissance est loin d'être une partie de plaisir, déjà la sensation que la vie quitte peu à peu son corps, ensuite la courte sensation de néant quand notre corps se reconstruit grâce à la déesse Cycléis. La plus grande crainte d'Ysyhteha était de renaître à Falaise-Plongeante, mais à sont plus grand plaisir, elle se réveilla à Haut-chêne dans son moulin, avec devant son lit une dizaine de chien les oreilles dressées à l'affût du moindre mouvement de leur maîtresse.

Un sourire suffit à ces facétieux cabot pour lui sauter dessus, ignorant la légère douleur dans le dos dû à la flèche fatale du bandit. Après les retrouvailles avec le bûcheron et la volonté de repartir aussitôt qu'ils seraient prêts, le voyage fût beaucoup plus calme que le premier ce qui la rassura.

La nuit tombant, ils arrivèrent devant les tours de garde du village de Volg d'Aroc, ce qui lui fit presser le pas. Arriver à "l'auberge" les villageois commençaient à se barricader chez eux au grand étonnement de l'éleveuse qui posa la question à "l'aubergiste".

-Pourquoi vous barricadez vous chez vous ? Les bannis ne se développe pas sur la neige à ce qu'on m'a toujours dit et vous avez assez de garde pour ce village.

Le rire gras du tavernier fit faire la grimace à Ysyhteha, sans parler de l'odeur d'alcool qui sortait de sa bouche à chaque mot.

-Ah ah ma belle ! C'pas contre eux qu'on s'protège, mais contre les loups ! Pas les apprivoiser comme vos chiens, mais les sauvages.

En disant cela il afficha un air sombre, Ysyhteha s'enquit de cette raison et il lui expliqua l'histoire du village et pourquoi les gens restent chez eux. Ce qui expliquait aussi les feux partout présents dans le village. La soirée fut longue, car aucune chambre et seul les chaises firent office de lit très sommaire. Devant le feu, Haravie expliqua également à Ysyhteha pourquoi il avait peur des loups même les apprivoiser comme ceux de l'éleveuse. Le lendemain à l'aube :

-Haravie, où se trouve les fameux loups ?

-Hum partout autour du village, mais il y a un endroit où ils sont en masse venez.

La femme s'étira et ce promis qu'en rentrant elle se plongerait dans un bain d'eau bouillante pour délier tous ses muscles. Mais il était surtout temps d'oublier les courbatures actuelles, car celles à venir n'allaient pas être moindre. Légèrement plus au loin du village, se dressait une forêt de pin assez dense, des yeux exercés comme Ysyhteha et Haravie pouvaient repérer les fourrures blanches en mouvement à l'abri des arbres. En s'approchant une bonne quinzaine de loup sortirent, surtout très curieux en réalité, mais cela suffit à Haravie pour finalement se ralentir et suivre l'ombre de l'éleveuse. Cette dernière fit un mouvement de son bras indiquant au bûcheron qu'il devait s'arrêter.

-C'est à moi d'entrer en jeu, dit elle avec un petit sourire en coin.

La blonde, sortie de son sac des os et se défie de son armure en cuir, elle prit une simple couverture de peau tanné pour se protéger du froid et s'avança alors vers les loups. Ces derniers encore plus curieux que d'habitude pour certain se rapprochèrent d'elle, appâter par le délicieux os qu'elle tenait en main. Bien qu'Haravie ne puisse la voir, elle avait toujours ce petit sourire en coin et elle attendait qu'un des loups croque le bout de l'os.

Ce qui ne tarda pas du tout, une femelle très curieuse attrapa l'os en question et fut presque surprise d'avoir de la résistance de la part de l'humaine aux cheveux blonds. Un petit duel commença alors entre elle deux, d'abord la louve entreprit de faire tourner Ysyhteha en rond, cherchant un point faible tout en tirant férocement sur l'os, mais la jeune femme n'avais pas du tout l'intention de lâcher et tirait elle-même vers elle pour dérouter la louve. Après deux minutes de ce petit manège, Ysyhteha tira fortement vers elle, faisant chuter la louve sur elle et enroula son bras autour de son corps rapidement, il faut alors imaginer un combat entre une humaine et une louve dans la neige, faisant roulade, saut et plaquage pendant encore cinq bonnes minutes, car ce fut quand un deuxième os sortis de la poche de l'humaine et atterrit dans la gueule du cannidé qu'il s'arrêta et regarda l'humaine sagement.

-Et bien voilà ! Tu en as mis du temps avant de comprendre qui est le maître.

En disant cela elle replaça ses mèches de cheveux qui s'étaient envolés, puis ressortit un os et le même manège se reproduisit une dizaine de fois avec quelque variante. Certains chiens c'étaient instinctivement soumis à elle, tandis que d'autre l'avaient mordu avant de se montrer docile. Ce fut donc après une longue journée demi journée en tout à apprivoiser la dizaine de chien qu'ils purent refaire une pause au village. Au début les gardes étaient tendues, mais Ysyhteha leurs fit bien voir qu'ils étaient désormais apprivoisés et qu'ils n'avaient rien à craindre.

Une fois désaltéré et réchauffer Ysyhteha remis son armure de cuir et enfin ils reprirent le chemin du retour. Pour ne pas trop stresser Haravie, Ysyhteha donna l'ordre aux chiens de se bouger que sur les côtés et de ne pas les approcher sauf nécessaire. Le chemin du retour fut bien calme, la fougue des chiens les devança à la grotte des murmures ils cavalaient à toute vitesse heureux comme des rois.

Arriver au moulin de la jeune femme elle proposa gentiment de finir agréablement le voyage par un bon repas chaud et une bonne bouteille de vin assis devant le feu, c'est ainsi que c'était achevé leurs voyages du moment, un délicieux repas, des discutions agréables devant un bon feu de cheminée et des chiens ronflant doucement dehors.

Quelques semaines plus tard.


Le soir était tombé, et les derniers rayons de soleil illuminaient les fenêtres du bureau d'un lumière rose. Sideara était occupé à de la paperasse en tout genre, et avait passé la journée à signer des documents.
- Messire Aminestas ?
Sideara n'avait pas entendu l'homme rentrer dans son bureau privé. Levant les yeux, il vit l'imposante armure de son garde personnel.
- Bonsoir Salre, vous avez besoin de quelque chose ?
- On m'a rapporté que des pillards trainaient dans les champs de la ville monsieur ! Plusieurs agriculteurs se plaignent, donc mademoiselle Orchis et mademoiselle Nesquiita.

Se levant promptement, Sideara sortit une carte du Delta, et posa ses doigts à plusieurs endroits.
- Bien ! Faisons augmenter les patrouilles ici et ici. Nous allons également augmenter l'effectif à la porte et au port. Nous ne devons pas négliger les pillards qui viennent de la mer.
Après quelques minutes de discussion, Salre prit congé, et la garde pratiquement doublée.

Haravie était chez Ysyhteha, encore une fois. Invité à souper au moulin, il avait également pu voir d'étranges gens se balader dans les champs. Aussi, il fit durer la soirée le plus longtemps possible, et finit par s'en aller après avoir remarqué les nombreuses patrouilles sur la route bordant le moulin.
Au final, a part quelques cultures saccagées, et un intrus dans le champ, il n'y eut pas grand chose à signaler.


Quelques semaines plus tard.

Des affiches étaient placardées sur les panneaux d'affichage réservées aux annonces officielles. Le portrait d'un homme était épinglé à un message de mise à prix :
"Toute information menant à la capture ou au meurtre de l'Amranéen Lédias sera récompensée ! Cet homme s'est rendu coupable de nombreux pillages et attaques sur les paysans de la ville !
N'essayez surtout pas de l'arrêter tout seul !"

Sideara était inquiet. Bien que la garde dans les champs fut rapidement doublée, cela faisait des semaines que cet Amranéen rôdait. D'autres également, mais aucun visage, aucun nom, n'avait pu être trouvé. Ysyhteha Orchis était la principale visée. Son élevage de chiens attirait l'attention "aussi sûrement que sa beauté" se disait-il.
Mais, en y réfléchissant, c'était une drôle de manière d'approcher sensuellement une femme pour lui planter une dague dans le ventre dans la seconde suivante. La jeune femme avait du résister à deux réincarnations, infligées par cet Amranéen.
Haravie veillait sur elle autant qu'il le pouvait, mais il devait effectuer son propre travail de bucheron, s'absentant donc de longues heures.
"Ce soir tout ira bien" se disait-il, "Haravie est là-bas".

Le repas se passait bien, la "Vieille" comme il l’appelait, était toujours une formidable cuisinière, et Haravie était largement repus. La conversation dériva sur les loups, et la peur que le jeune homme éprouvé lorsqu'il était en leur présence.

Dos à la fenêtre, face aux escaliers menant aux étages, Haravie resservit les verres et leva le sien. C'est là qu'il les vit.
Deux paires de jambes venaient de monter, plus ou moins discrètement, les escaliers. Se levant rapidement mais silencieusement, il sortit son épée, et fit geste à la jeune femme de se taire.
La prenant par le bras, il la plaça derrière lui, et lui désigna l'escalier, puis le plafond, pour lui faire comprendre l'intrusion. Ysyhteha, dans un geste déterminé, saisit un couteau sur la table, et le tint fermement devant elle, suivant Haravie qui avançait lentement.

Montant l'escalier silencieusement, dos au mur pour pouvoir englober tout l'espace du bureau à l'étage, Haravie avait tous les sens aux aguets. Le bureau était vide, faisant signe à Ysyhteha qu'il va falloir monter encore, il commenca l’ascension du nouvel escalier.
A peine la dernière marche franchie, il vit les deux hommes dos à lui, en train de chuchoter. Haravie se jeta sur eux, et il n'y eu même pas de combat. Pris par surprise, les deux hommes périrent rapidement. Haravie, sans armure, ne prit le risque de les capturer.

Après avoir fouillé les corps, le soldat reconnu Sonno, un traitre à l'Empire, maintenant Amranéen. C'en était trop pour lui. Prenant Ysyhteha par la main, il la fit rapidement sortir du moulin.

"Cette fois on va voir le Grand Intendant !".

La soirée ce déroulant était plus que délicieuse. Au fur et à mesure de leurs multiple rencontre et voyage, elle connaissait de mieux en mieux Haravie et appréciait grandement sa compagnie. Bien sûr sa présence ce soir n'était pas anodine pour le moins du monde.

Deux renaissances en un trop court temps avait affaibli quelque peu les barrières mentales de la jeune femme. Toujours fragile à craindre qu'un autre de ses malfrats viennent s'introduire chez elle et la tuer. Elle se demandait quand cela allait cesser et si un jour elle ne serait pas obligée de retourner à Falaise-Plongeante. Rien qu'à cette idée la jeune femme grogna et se jura de plutôt trouver une autre solution. Aussi, la présence rassurante du bûcheron et de son ami était très agréable à la jeune femme.

Cette soirée là, fut entachée par la présence de deux malfrat qu'Haravie dût tuer, mais le ras-le-bol et la colère se voyait sur son visage. Aussi, il fut décidé de se rendre au palais voir le Grand Intendant. À ce moment-là, Ysyhteha ne savais pas du tout ce qui allait se passer encore et pris la précaution de prendre deux de ses meilleurs chiens. Sur le court chemin jusqu'au palais, les braves toutous s'occupaient des bannis trop proche d'Haravie et d'elle et une fois à l'entrée et sans permission les cabots coururent sous la fontaine, nettoyer leurs poils comme s'ils savaient déjà où ils allaient.

-Je ... nous y allons ?

-Non vas-y toi j'ai quelque chose à faire d'abord je te rejoins après.

Bien qu'un peu étonnée la jeune femme s'exécuta et courut à toute jambe jusqu'au bureau de Sideara, qui fut certainement surpris de voir arriver la jeune femme avec quelque cheveux en bataille et essoufflé les joues rosies par l'effort. Elle-même fût surprise de le voir dans son bureau à cette heure tardive. Ne faisait-il que travailler ?

-Bonjour euh non bonsoir je euh ..

Elle s'incline alors à toute vitesse débitant le reste de son texte à la même allure.

- Grand Intendant, nous avons été encore attaqué par deux bandits. Haravie était alors je n'ai pas été tué ni même blessé cette fois-ci, mais bon ça fait bien plus d'une dizaine de fois qu'ils m'attaquent et je commence à vraiment avoir plus que peur. Cette fois ci on ne les a même pas entendue entrer et juste vue leurs jambes enfin pas moi, mais Haravie et puis il est monté et puis POUF plus de bandit alors heureusement qu'il était là ce soir hein enfin je .. je ..

Sa voix se tût brisé par les deux regards, à la fois incrédule et de celui qui cherchait à comprendre tout ce que disait la jeune femme, de Salre et Sideara. Elle maintenait ses bras et se mordait les lèvres par inquiétude. Sideara c'était repris aussitôt la seconde de silence passé et c'était approché d'elle le regard sérieux.

- Il est manifestement hors de question que je vous laisse retourner à votre moulin, alors que vous êtes la cible de ces pillards. Vous allez rester ici tant que vous serez en danger.

- Mais et mon élevage ?

- Peu importe ! ils semblent s'en prendre à vous et non à vos animaux. Je vais vous faire aménager une chambre dès maintenant et..!

Sideara fut interrompu par la jeune femme, qui s'était alors approché de lui et l'avait embrassé sur la joue fermant les yeux quelques secondes, puis aussitôt c'était reculé rougissant cette fois-ci de manière visible, les yeux baissé vers le sol et le coeur qui battait à une vitesse affolante dans sa poitrine.

- Je .. je suis désolée, je n'ai trouvé que ça pour vous remercier ... Pour tout ce que vous faites pour moi.

Sideara, encore surpris avait balbutié quelques mots et avait aussitôt donné les ordres pour que la chambre soit aménagée. La jeune femme pût y monter et se reposer quelques instants, le temps pour le Grand Intendant de discuter avec Haravie qui était venue expliquer sa version des faits et qui, il avait vue. Une fois fait Sideara était remonté avec des livres pour la jeune femme. Connaissant sa passion pour la lecture ainsi que pour les animaux. Elle l'avait remercié et ils étaient restés assis tous les deux à discuter de tout et de rien. Ysyhteha semblait vivre un rêve, car les rayons de Cycléis nocturne se reflétait par la fenêtre et dansaient sur eux comme une mer douce. L'ambiance nocturne donnait un air particulier à leurs discutions et comme à chaque fois elle ne pouvait quitter des yeux Sideara qui l'impressionnait, de plus en plus, par sa douceur et son charisme qu'il dégageait. Il était vraiment différent de tous ceux qu'elle connaissait jusqu'alors.

A un moment leurs mains se sont touchées sans y prêter attention ils étaient restés ainsi un long moment, plus un mot n'avait été prononcé et ce ne fut qu'un bruit extérieur qui fit office de "réveil". Ils avaient alors retiré leurs mains et bien qu'un peu gêné avaient prononcé des mots de bonne nuit chacun. Ysyhteha c'était couché avec des rêves bien agités cette nuit là.

Sideara écouta attentivement le témoignage de la jeune femme, mais aussi et surtout celui de Haravie. Le jeune mais retraité soldat était expérimenté, et les détails qu'il put fournir au Roi furent utiles, notamment un : l'un des agresseurs au sein même du moulin de l'éleveuse n'était autre que Sonno, déserteur de l'armée impériale et traitre reconnu. Après avoir donné ses ordres à Haravie, qui reprenait du service temporairement, Sideara passa une partie de la nuit avec Ysyhteha, attendant que la jeune femme trouve le sommeil.
Le reste de la nuit passe lentement, Sideara resta assis derrière son bureau, cherchant avec Salre le meilleur moyen d'empêcher les attaques contre l'éleveuse. Le moulin n'était pas sûr, et le Delta non plus, quoi que puisse en dire Sideara pour rassurer ses habitants. Il ne pouvait garder le moindre recoin de la zone. Le moulin fut cependant surveillé, et les soldats postés au Pont des Lumières avaient également pour consignes de garder la propriété d'Ysyhteha, placée en contrebas, en vue. Haravie, lui, suivait la jeune femme comme une ombre, peu effrayé par le danger. L'amitié qui les liait déjà ne fit donc que s'accentuer.

Les jours suivants se passèrent sans réel encombre. Ysyhteha venait régulièrement au palais pour montrer à Sideara que tout allait bien, ou simplement pour discuter. Tous deux passaient de nombreux moments ensemble, et Sideara accompagnait même la jeune femme dans la cité, à la vue de tous, pour lui montrer les plus beaux endroits de la ville. Les hautchenois n'avaient jamais aperçu le Roi se balader en présence d'une femme, et bien que les deux personnes concernées gardaient une distance respectable entre eux, les rumeurs allaient bon train.

Après plusieurs semaines de calme, Haravie reprit son poste de bûcheron, et Ysyhteha recommença à voyager seule. Malheureusement, les rumeurs sur une éventuelle relation avec Sideara Aminestas ne donna que plus de raisons à ses agresseurs de continuer.
Lédias, l'un des plus virulents, la tua plusieurs fois, juste pour le plaisir, en lui expliquant bien que "la future femme du Roi n'aura jamais la paix". Telles furent les paroles rapportées à Sideara par la jeune femme.
Jouant de ses relations avec certains dirigeants Amranéens, comme le Chaman de Racine-Courante, Katravan, Sideara put se faire épauler des autorités Amranéennes pour lutter contre Lédias et consorts. Dans les mêmes temps, les attaques toujours incessantes, le Roi prétexta un voyage diplomatique hors de la ville, et en profita pour montrer à la jeune femme le chemin menant à Hautes-Cîmes, petit village perdu dans les montagnes au nord du Royaume.
Franchissant les chemins escarpés menant au village, ils durent traverser un petit bois, constitué d'immenses sapins, qu'un écriteau nommait "Forêt des Géants". Soudainement terrorisée, Ysyhteha attrapa le bras de Sideara, lui demandant si des géants vivaient réellement ici. Après avoir calmé un fou rire incontrôlable, ce dernier lui répondit que les seuls géants présents dans la forêt sont les arbres eux-mêmes. Rougissante mais amusée également, la jeune femme éclata de rire et ils continuèrent leur chemin jusqu'aux portes du village.
Isolé, minuscule et inconnu pour une majorité d'Akatéens, Sideara lui fit faire le tour du bourg, indiquant à Ysyhteha qu'elle pourrait se réfugier ici, en secret et en sécurité, si besoin est, et lui présenta sa propre maison. La nuit tombée, Sideara prépara la couchette de la jeune femme, lui souhaita une bonne nuit, avant de rejoindre le salon à l'étage inférieur et de dormir du mieux qu'il pût.



PS : C'est super mal écrit, mais bon si je poste pas vite j'vais me faire tuer par Ysyh vu le temps d'attente ! L'essentiel c'est que ça avance

Le voyage la menant dans ce petit village à l'abri des attaques incessantes de Ledias lui parut rafraichissant, pas de pression ou d'inquiétude à avoir si au moindre pas, cet homme avide de lui faire du mal, se trouverait sur son chemin pour la tuer. Arrivés dans le village, la visite bien que très courte, leur permis à tout deux de se reposer. Le soir même Ysyhteha s'était imposée pour faire le repas, pendant que Sideara préparait sa "chambre"; après tout c'était bien la moindre des choses à faire pour le remercier de toute la protection qu'il mettait en place ... Même si c'était dû en partie à la phrase qu'avait rapportée Ysyhteha à Sideara "La future femme du Roi n'aura jamais la paix."

Cette phrase bien que totalement fausse, puisqu'ils n'étaient que de simples "amis" lui faisait écho dans son esprit ... Sans se l'avouer elle-même, elle était en train de tomber plus que sous le charme du roi car, sa gentillesse et sa façon de s’intéresser à elle la touchait en plein cœur. Bien sûr, elle savait pertinemment qu'elle n'avait aucune chance ... Sideara était destiné à épouser une noble soit pour un accord politique, soit pire encore ... Par amour. Revenant à elle quand le couteau qui coupait le dessert failli lui emporter un doigt avec, Ysyhteha se sermonna intérieurement et fit comme si de rien était. Le repas fut accueilli avec plaisir par l'homme et notamment devant le dessert composé d'une délicieuse salade de pastèques. Ysyhteha avoua son goût immodéré pour ce fruit qu'elle avait appris à cuisiner de beaucoup de manières.

Une fois la nuit tombée, Ysyhteha passa beaucoup de temps devant la fenêtre avant de dormir, la vue de la tour de l'autre monde lui occulta toute les pensées parasites habituelles. Les lueurs enflammées de la tour ondulaient comme un effet hypnotique, ce fut une toux de Sideara au rez-de-chaussée qui l'a sortit de sa rêverie. Elle se glissa sous les couvertures, prête à subir une nouvelle nuit de cauchemar. Ce qui ne manqua pas, seul les appels insistant du Roi, qui ne devait pas oser monter de peur de la surprendre dans une tenue peu convenable, finirent par la réveiller. Une fois totalement prête, et le petit-déjeuner englouti, ils firent le chemin du retour en silence ou presque. Elle ne savait pas comment ni pourquoi, mais les deux jeunes gens ne pouvaient pas rester sans rien dire très longtemps en présence l'un de l'autre. Aussi, malgré que le cœur d'Ysyhteha fut lourd et plein d'inquiétude, elle finit par sourire à Sideara et se perdait dans son regard noisette.

Quelques jours plus tard, après avoir repris en main son élevage. Ysyhteha se décida à venir rendre visite à Sideara. Depuis le séjour dans le petit village tout deux avaient eu des journées très chargées. Enfin, c'était le prétexte que se donnait la jeune femme, car elle le savait, si elle le voyait encore elle finirait par tomber totalement amoureuse de lui et ce n'est pas ce qu'elle voulait, elle savait très bien que jamais au grand jamais ce ne serait réciproque. Il épouserait une autre femme aux racines bien plus noble et riche qu'elle, et elle souffrirait en silence de cet amour à sens unique. Toute perdue à ses pensées, elle n'avait pas remarqué la présence d'Ebla sa plus fidèle louve qui la suivait le plus silencieusement possible. Arrivés devant les marches menant au palais, Ysyhteha s'arrêta encore plus troublée qu'à l'accoutumé, elle se mordait les lèvres se demandant encore si c'était une bonne chose, et puis finalement, n'y tenant plus, elle gravit les marches réduisant la séparation entre elle et lui.

Arrivée à la dernière marche menant au bureau privé un sourire bref se dessina sur les lèvres du garde personnel du roi. Quand elle s'approcha du bureau munie de son plus beau sourire elle put observer encore quelques secondes l'air concentré de Sideara; à cet instant elle le savait déjà elle était plus qu'amoureuse de lui, mais hors de question de lui avouer ! Un raclement de gorge de la part de Salre interrompit son observation et Sideara releva aussitôt la tête et le sourire qu'il lui rendit était pour elle comme un rayon de Cycléis la frappant en plein cœur. Il se leva prestement et se posta devant elle, les sourcils froncés par l’inquiétude, ce qui ne dura pas car la jeune femme put le rassurer que tout allait bien et qu'elle ne venait pas car elle avait été attaquée à nouveau. Il semblerait que Lédias ne se montrait plus à Haut-Chêne ce qui était parfait. La conversation fût des plus banales, jusqu'à ce que Sideara lui propose de lui montrer encore plus d'endroits dans la ville, et notamment le quartier des nobles, endroit où elle ne s'était pas encore aventurée.

Les voilà donc partis tous les deux, se promenant côte à côte, mais observant toujours une distance respectable, le roi de Haut-chêne lui montra les changements dans le port et en profita pour lui montrer un édifice qu'elle ne connaissait pas du tout. De forme circulaire, fait de bois clair et de couleurs joyeuses et miroitantes, de longues poutres verticales étaient plantées tant dans le toit que dans le sol, et au milieu, à des hauteurs différentes, des chevaux de bois, peints de drôles de couleurs pour certains. Ysyhteha s'approcha du manège les yeux écarquillés comme un enfant devant les friandises du confiseur.

-"Qu'est ce que c'est ?" tournant sa tête vers Sideara, elle cherchait vraiment à comprendre l'utilité d'un tel bâtiment.

-Et bien c'est un manège ! Un carrousel plus précisément.
-Oh ! c'est bien la première fois que j'en vois un d'aussi près en vérité ... C'est ... Incroyable !
-Vraiment ? et bien voilà chose faite. Dit il en riant légèrement.
-Oui ... Je suis curieuse ... Comment ... Comment ça se passe ? que fait on dessus ?

Sideara devait se retenir de rire, car la jeune femme était vraiment passionnée par l'objet et sa découverte.

-Et bien, c'est surtout pour les enfants normalement, mais beaucoup d'adultes les y accompagnent. Chacun s'assoit sur les chevaux de bois ici et ensuite le forain fait tourner le manège et..
Ysyhteha l'interrompit aussitôt plus surprise que jamais.
-Mais parce que ça tourne ?!

Cette fois-ci Sideara ne put se retenir de rire et non sans mal, lui fit signe que oui. Il termina son explication et bien que rougissant encore d'être aussi ingénue sur le sujet, elle l'accompagna dans son rire, elle s'éloigna de la structure non sans ajouter que cela devait faire extrêmement mal au fessier si par malheur, on tombait des chevaux, cela les fit repartir dans un rire tous les deux et la visite continua son cours. La journée étant bien avancée, ils se rendirent dans les rues marchandes achetant de la pastèque pour manger sur le chemin ce qui toucha beaucoup la jeune femme, ils discutaient de tout et de rien, totalement indifférents aux regards des passants qui les observaient en chuchotant sur leur passage, les jeunes filles gloussaient et les mères se donnaient des coups de coude et hochaient la tête, signes silencieux de leurs futurs ragots. À un moment Sideara proposa d'aller visiter le quartier des nobles, pour lui montrer "une autre des plus belles vues" gravissant les marches, elle put entr'apercevoir qu'effectivement, la vue risquait d'être des plus belles.

Arrivés sur le plateau surplombant la ville, Sideara dirigea la jeune femme vers les abords du quartier, de là, elle pouvait voir la mer s'étendant à perte de vue, avec aussi un peu plus au loin une partie du récif qui empêchait n'importe quel bateau de s'approcher. En tournant la tête, elle pouvait voir aussi une bonne partie du delta avec son moulin abandonné tout au loin. Le delta bien que grand était encore très peu habité et le jour, seulement, pouvait offrir de bons endroits ou pique-niquer dans la nature. Ysyhteha se mise à pensée aussitôt à cette éventualité. Elle souriait autant intérieurement que physiquement, cette journée était des plus merveilleuse en compagnie de Sideara, elle n'avait pas hâte que cela se termine. Elle sentit le regard appuyé du roi et la douce fourure d'Ebla dans ses mains, elle se retourna s'excusant d'avoir été pensive.

-Si vous le permettez j'aimerai vous faire voir encore quelque chose, il regarda le ciel un bref instant, la nuit va commencer à tomber et c'est parfait pour ce que je veux vous faire voir.
-Un autre coucher de soleil ? s'assura la jeune femme en souriant
-Exact, mais celui ci vous devriez l'apprécier encore plus.

Sideara emmena la jeune éleveuse vers une maison de noble qui semblait fermée. À sa ceinture, il prit une clé et ouvrit la porte, au regard interrogateur et curieux d'Ysyhteha, il lui expliqua qu'il s'était acheté aussi cette maison, l'éleveuse fit signe à Ebla de rester sagement dehors et une fois à l'intérieur, les deux jeunes gens grimpaient à l'étage pour s'arrêter sur un balcon. Et là, la vue était effectivement bluffante ! Le balcon donnait sur l'intérieur de la ville, et Cycléis abandonnant bientôt sa forme diurne, réchauffait de ses derniers rayons orangés toute la ville. Cette dernière semblait alors comme prise par les feux, les toits semblaient faits d'or et de flamme miroitant. Cycleis abandonnant doucement la partie, d'un coup, elle disparut derrière l'horizon et toute la magie de ce coucher cessât. Mais il fut aussitôt remplacé par un autre spectacle qui offrit à leurs yeux un peu plus de magie. La ville se fit happer par les ombres, repoussées par les quelques lumières de la ville un peu partout cela lui donnait un air à la fois mystérieux et fantasmagorique.

Si on observait bien, on pouvait voir les derniers badauds rentrer chez eux, mais ce qui demandait à Ysyhteha la plus grande concentration, c'était de ne pas céder à la tentation de se rapprocher encre plus de Sideara. En effet, sur le peu d'espace du balcon, Sideara et elle-même étaient accoudés côte à côté, plus proche que jamais dans toute cette journée, elle n'osait bouger de peur de cesser la magie de ce moment. Les quelques mots échangés avaient été murmuré presque, et les regards sur le côté très furtifs, seulement, il fallait se montrer raisonnable et rentrer. Se redressant et époussetant sa robe pour masquer son trouble, son regard croisa celui de Sideara et sans savoir combien de temps, il n'existait plus rien que cet instant chargé d'une certaine tension palpable. Aucun des deux ne semblaient vouloir rompre ce court instant, mais un jappement retentit juste en dessous du balcon. Ysyhteha se pencha pour regarder ce qui se passait et elle retrouva sa douce Ebla, qui poussait quelque grognement indignés. La jeune éleveuse riait de sa distraction et promis à la douce louve de descendre aussitôt.

-Je crois qu'il est temps que nous rentrions, je n'ai même pas vue le temps passer.
-C'est moi qui m'excuse, laissez moi vous raccompagner pour ce soir par un de mes gardes, il est plus prudent de ne pas vous laissez rentrer seule.

Pendant qu'ils descendent vers la ville accompagnée par une louve plus que joyeuse à l'idée de pouvoir déguster un bon repas, Ysyhteha le remercia encore pour la délicieuse journée qu'elle venait de passer. Sideara lui retourna le remerciement quand soudain, ils furent interrompus par l'arrivée en courant d'un garde vêtu d'une armure en fer. Quand il s'approcha, il ne s'inclina même pas et s'adressa directement à l'éleveuse.

-Dame Orchis ! Dame Orchis ! Venez vite, je vous en prie !
-Pardon ? Et je peux savoir pourquoi ?

Le garde visiblement essoufflé, gesticulait avec ses grands bras.

-Le moulin ! Votre moulin, il est ... Et vos animaux ! Tué tous !
-Quoi ?!

Bien qu'instinctivement, elle s'était placé derrière Sideara, elle avait fait mine de s'avancer d'un air affolé en entendant les paroles du garde. Mais le bras de Sideara, et le grognement discret d'Ebla la dissuadèrent aussitôt. Le roi fronçait les sourcils et regardait en direction des autres gardes postés dans la rue.

-Premièrement, mademoiselle Orchis n'ira nulle part sans moi. Et en direction d'Ysyhteha. "Je t'accompagne." Ensuite ..

Le garde, qui était en réalité Sonno un belliqueux amranéen, commença à s'affoler.

-Non non messire, pas la peine de venir, le chef militaire Hazhel est déjà sur place. Vous pouvez rester ici, j'accompagnerai dame Orchis à son élevage.

Cette fois-ci, la réponse du faux garde donna raison aux doutes et inquiétudes qui se formaient dans la tête du roi et de l'éleveuse d'autant plus qu'il insistait sur le fait que le roi ne devait pas venir. Se cachant encore plus derrière lui, un simple geste en direction des gardes de la part de Sideara, intima à ces derniers à venir vers eux la main sur le pommeau de leur épée.

-Je ne crois pas avoir à recevoir des ordres de la part d'un simple garde ! Donc je viens et ..
-Merde ! Ça craint

À peine avait-il fini sa phrase que Sonno fuyais la ville, non sans avoir prononcé des dernières menaces à l'encontre d'Ysyhteha. Tous les gardes présents partirent à sa poursuite, mais il ne fut pas attrapé malheureusement. Pendant ce temps Ysyhteha commençait vraiment à trembler d'inquiétude et de colère.

-Mes animaux ne méritait pas cela ... Qu'ai-je pu donc leur faire de si mal pour qu'ils s'acharnent sur moi ... Et sur nous à ce point ?! N'avez-vous jamais été gentil à leurs égards ? Pour quelle raison veulent t'il vous faire autant de mal ... Je ne comprends pas !

Sideara bien que préoccupé par sa sécurité pris le temps de lui répondre, la forçant à le regarder.

-Je ne sais pas, mais nous allons déjà vérifier si ce qu'il dit est vrai. Je vais faire envoyer des gardes pour nous assurer la part de mensonge et de vérité, ensuite nous aviserons.

Malgré les hautes protestations d'Ysyhteha, ils se dirigèrent aussitôt vers le palais et sa sécurité plus grande que dans les rues de la ville. Dans le même temps, une patrouille avait été envoyée au moulin et leur rapport fut sans appel. Aucun animal n'avait été tué, mais plusieurs amranéens avaient été vue aux abords du moulin, c'était donc très certainement une embuscade dans le but de la tuer ou bien de l'enlever.

Hrp : En fait vous noterez ma patience à son égard hein xD un an et quatre mois pour une réponse xD non je rigole, l'important c'est que ça avance et là nous attaquons les meilleurs morceaux ♥