Milridor entendit pour la 27ème fois le garde marmonner
"- C'est dangereux de voyager de nuit ainsi, j'espère bien une augmentation"
Milridor posa sa main sur l'épaule du garde et lui dit :
"- Ne vous inquiétez pas, vous l'aurez votre augmentation. Je vous payerai le double de ce qui était prévu."
Le garde retrouva le sourire, et ils reprirent la route de plus belle. L'auberge du carrefour des Caravanes n'était plus très loin. Après une vingtaine de minutes, ils arrivèrent enfin à cette auberge.
"- Enfin, nous allons pouvoir nous restaurer et nous reposer. Nous serons à Rive-Feuille demain soir au plus tard !" lança le garde en poussant la porte de l'auberge.
Une lumière tamisée et reposante les accueilli. La cheminée consumait ses dernières braises. Un reste de chaleur se dégageait de la pièce. Il était tard. Très tard. Le garde entra, suivit de Milridor qui referma la porte.
"- Hé oh, l'aubergiste" héla Milridor. "Il y à quelqu'un ?"
Un grognement se fit entendre d'une porte derrière le comptoir.
"- Grmbl, qui ose me réveiller à cette heure-ci ? N'avez vous jamais appris les bonnes manières ?"
Ils entendirent un lit grincer, des bruits de pas trainant se rapproché. La porte de ce qui semblait être la chambre du maitre des lieux s'ouvrit. Un homme barbu à l'allure bourru leur apparut.
"- Quoi qui vous faut ?" grogna l'homme, mécontent d'être extirpé ainsi de son sommeil.
Avant que Milridor ne prenne la parole, le garde répliqua :
"- Nous voudrions une chambre pour cette nuit, ainsi qu'un pichet de vin et deux choppes. Si vous pouviez nous apporter cela, nous allons prendre place près de la cheminée. Et vous seriez bien aimable de remettre une buche dans le feu !"
Milridor n'en revint pas. Il avait sommeil et voulait allez dormir. Pas boire et discuter.
L'aubergiste pris une buche dans la réserve près de la cheminée et raviva le feu. Une douce flamme vint aussitôt apporter un peu plus chaleur à la pièce. Les deux compagnons de route prirent place au plus près de celle-ci. Le garde retira son casque et son armure et se mit à l'aise. De toute évidence, cet homme n'avait pas l'habitude de beaucoup dormir, songea Milridor.
L'aubergiste leur apporta un pichet de vin et deux gobelet, et leur jeta une clef sur la table basse.
"- Voila, vous avez la chambre 4, la deuxième sur la droite en montant l'escalier. Bonne nuit, laissez le pichet et les gobelets sur la table quand vous irez vous coucher. Moi, j'y retourne."
L'homme bailla, se traina à sa chambre, et ferma sa porte en la claquant.
"- Allez Milridor, prenez donc une lampée de ce vin, notre voyage touche à sa fin, et nous n'avons jamais beaucoup parlé vous et moi."
"- Heu, à vrai dire, je suis passablement fatigué, j'aimerai bien allez me coucher sans tarder"
Milridor n'osa pas le contredire, pris son gobelet et le descendit d'une traite.
"- Héhéhé bien, quelle descente vous avez la ! Allez je vous ressert"
Milridor haussa les épaules. Les effets de l'alcool commençait leur bonhomme de chemin. Il se senti détendu, à l'aise, oubliant tout les soucis de la journée. Il repris son gobelet et le d'une traite. Puis encore un. Et un autre. Il semblait ne plus se soucier de la fatigue.
"- Alors cher garde, v..v..vous pensez que nous serons demain arrivés ?" marmonna Milridor
"- Bien sur cher Milridor. Nous partirons d'ici après le repas de midi, et nous arriverons à destination dans la soirée."
Ce furent les dernières paroles que Milridor entendit. Pris par la fatigue et l'alcool, il tomba dans un profond sommeil. Le garde fini le pichet de vin, encore à moitié plein, et pas déstabiliser par l'alcool, il souleva son compagnon de voyage, et le porta à la chambre. Il le posA sur le lit, et pris place sur la chaise près de l'entrée.
Il sorti une vieille blague à tabac et une pipe en bois. Il mis un peu de tabac dans le foyer, et craqua une allumette. Les premières vapeurs de tabac lui emplir le nez. Il aspira une longue gorgée, le tabac descendant profondément dans ses poumons. Il expira la fumée, et se prépara à passer sa nuit.