[HRP: non non t'inquiète pas, je m'attendais pas à d'autres morts en fait, mais c'est bon
]
[HRP: Temps de réponse un poil longuet: désolé]
[...]
Les corps furent brûlés dans la foulée. Le sergent n'eut pas le temps de voir les cadavres de ses hommes et ne put qu'assumer la sombre tâche d'annoncer leur mort aux familles. Les deux hommes étaient mariés et l'un allait devenir père dans la prochaine décade. Le sergent laissait la dernière veuve effondrée. Chacune des familles allait toucher quelques pièces chaque mois, mais la blessure était d'une autre nature..
Lorsqu'il referma la porte, c'est amer qu'il ralluma son tabac. Une bruine mouillait les pavés. Et les passants s'abritaient sous les porches et les auvents. Le sergent se dirigea vers la caserne sous un ciel grisé par les nuages, par la tristesse de la journée.
Il glissa la clé dans la serrure de ses quartiers de sous-officier, c'était une petite pièce éclairée à la bougie où seuls un lit et une armoire prenaient place, son tabac humide s'était éteint laissant une traînée de fumée dans le couloir. Un capitaine de la garde impériale se tenait en armure dans la pièce.
Avant qu'il n'ait pu dire un mot, le gradé lui fit signe de se taire:
"Asseyez-vous. Demain vous allez oublier toute cette affaire. Tout sera enterré et vos investigations n'auront plus aucune valeur. Plus un mot à ce sujet. Vos hommes sont morts dans une bagarre de bar et la première victime était trop soûle et a chuté de la muraille. D'ailleurs le cartographe est mort ce matin étouffé dans son vomi..."
Le sergent laissa tomber son mégot, la flamme de la bougie ondulait sur l'armure dorée de ce capitaine. Son casque empêchait de voir son visage. Mais ces hommes étaient des vétérans aux ordres des hautes autorités. Il était maintenant clair que quelqu'un de haut placé était impliqué, du moins quelqu'un qui avait des moyens suffisamment importants pour corrompre la garde impériale.
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