Une branche casse, des feuilles mortes sont portées par un mouvement rapide. "Quelqu'un arrive, et vite."
Les oreilles d'Echelle se dressèrent tel un fauve, et ses yeux roulèrent en direction de la source du bruit.
Deux formes humaines se ruent vers lui, si rapidement.
Les idées fusèrent en l'espace de quelques seconde dans son esprit : "Bon sang des bandits, qu'est ce qu'ils veulent ? mon argent ? mon épée ? ils n'auront rien. Je vais les affronter. Non ils sont deux, si ce n'est plus, tu n'as aucune chance. Réfléchis... Discuter ? Non, ils ne discutent pas.. Réfléchis je te dis ! Courir ? je n'ai plus de force.. Réfléchis, réfléchis par Cycléis !"
Echelle n'eut même pas le temps de dégainer son épée que la pointe d'une lame rouillée se plaça sous son menton, pendant qu'une main bloquait son poignet, crispée sur le pommeau de son épée. L'autre homme se posta derrière Echelle, le tenant par les épaules.
L'un des hommes prit la parole :
"La route est dangereuse par ces temps-ci... donne moi ta besace"
Echelle ne répondit rien, son coeur battait si fort dans ses tempes que son agresseur était presque inaudible. Le sang montait dans son crâne à une vitesse et une force surprenante. Confus et choqué, Echelle tenta de parler :
"Qui êtes vous ? Je ... Je ne suis qu'un vagabond..."
"Évidemment... toujours la même rengaine ! y a pas une semaine, on a eu le même couplet. Tu es un impérial maraud, ça se voit à ton visage. Et cette épée !? tu nous prends pour des idiots. Seuls les Gardes ont cette épée, soit tu l'a volé, soit tu en a tué un. Dans ce cas là tu serais un Amranéen. Et comme ce n'est pas le cas, tu es un Impérial."
Echelle roula des yeux. La situation était désespérée. "Non imbécile ça ne l'est pas... Réfléchis !"
"Un Impérial ? vous êtes tombé sur la tête ? Vous avez vu ma tenue ? j'ai les cheveux longs, la barbe d'un rôdeur... Vous allez comprendre un jour qu'il y a des gens entre vos camps ? Le monde ne se résume pas à ... à deux groupe, par Cycléis !"
"Si justement, il n'y a que deux camps. Si tu n'es pas avec nous, tu es contre nous. Dans ce cas là..."
L'homme plaça la lame sur la gorge d'Echelle, qui cria :
"NON ! Arrêtez, je suis enchanteur, tu vois le pommeau de mon épée ? il est piégé. Si je le souhaite, je n'ai qu'une pression à exercer et une fléchette enchantée se plantera sur toi, entraînant une paralysie qui te tuera quelques secondes après.."
L'agresseur pivota sur ses pieds, et ses yeux quittèrent ceux d'Echelle pour chercher le regard de son acolyte.
"Foutaises. Il n'y a pas d'enchanteur dans le coin, tu mens."
Echelle avala sa salive et répondit :
"Pose ta dague et avec ta sale main regarde dans ma besace mes livres, tu me dira ce que tu lis"
Après une hésitation qui sembla une éternité, l'homme laissa tomber son bras, et chercha violemment dans la besace d'Echelle. Il en tira une livre à la couverture de cuir, dont le milieu était illustré d'un symbole étrange. En ouvrant au marque-page violet, il orienta le livre en direction des faibles rayons de Cycléis pour essayer de distinguer quelque chose au travers de l'épais bosquet.
L'autre agresseur prit la parole :
"Mais enfin Sam tu sais pas li..."
"Tais toi donc ! j'essaye de ... hum... déchiffrer."
Echelle profita de l'occasion, sous l'impulsion, et d'un geste sec, se dégagea de l'emprise de l'homme qui se tenait dans son dos, puis dégaina son épée et pointa les deux Amranéens. Le coeur d'Echelle battait, mais plus de la même façon.
"C'est un livre d'enchantement... Avec, j'ai empoisonné ma lame, si je te touche avec, tu sera projeté à 20 pieds derrière toi, et en plus tu prendra feu. Il arrivera la même chose à ton ami, vous mourrez en hurlant et en vous roulant au sol, si votre crâne n'a pas heurté un tronc d'arbre pendant votre vol plané... Lance moi mon livre."
Les deux hommes se regardèrent, et tout en lançant le livre, eurent le discours suivant :
"T'es un fourbe toi... et un sacré foldingo. Tu te crois plus fort ? tu penses qu'on est que deux ? Laisse moi rire ! nous sommes des dizaines dans les arbres derrière toi. Je n'ai qu'un signe à faire"
"Foutaises. Rétorqua Echelle. Si c'était le cas, vous... vous... Peu importe, tu mens, il n'y a que vous. Vous voulez mon or ? je n'en ai pas. Je n'ai rien sur moi. Laissez moi partir."
"On..." L'homme souffla. L'autre le coupa.
"Qu'est ce qu'on fait Sam ?"
"Qu'est ce qu'on fait... qu'est ce qu'on fait... bien on le laisse partir bon sang.. Qu'est ce que tu veux faire ? Il a rien sur lui et ce n'est pas un impérial. On est pas des assassins... Et ARRÊTE de m'appeler par mon nom !"
"Pardon Sam... Et son épée ?"
Les deux amranéens regardèrent Echelle en même temps. Celui-ci leva un sourcil.
"Je l'ai trouvé sur un cortège de Gardes, morts de froid. Maintenant laissez moi partir, sinon..."
Echelle sortit une pomme de sa poche et la brandit devant les Amranéens.
"C'est... une pomme enchantée, si je la jette au sol, elle aura le même effet que... le TnT..."
Les deux hommes reculèrent. Echelle continua de se déplacer à reculons, brandissant d'une main son épée et de l'autre sa "pomme enchantée". Il jetait des regards rapidement derrière, pour déterminer son chemin. Il réussi à s'extraire du bosquet rapidement, à sa grande surprise, et pria pour qu'il n'y ai pas d'autre Amranéens cachés...
Il regagna le chemin de terre, et hâta le pas, le cœur haletant, le souffle court, et l’euphorie de la situation comme moteur. Une pomme enchantée ? et puis quoi encore ! une fléchette cachée ? Mais bien sûr ! Et l'épée ? projection plus immolation ? C'est du grand n'importe quoi !
Jamais Echelle n'avait sortit autant de mensonge dans la même conversation...
"HA HA HA HA par Cycléis ! Ça à marché !"
Echelle prit d'une pulsion de paranoïa, sentant presque dans son dos le souffle des agresseurs, commença à courir. Il distingua au loin, entre les branches qui fouettaient son visage, de la lumière...