Serveur Full-RP Francophone

La travail du fer fut une véritable révolution sur le continent. Son développement et son expansion permirent des avancées majeures et cruciales pour l'avenir des hommes. Il permit tout d'abord aux clans nomades de se sédentariser, les villages étaient entourés de grandes palissades de bois et les « Carapaces » veillaient jour et nuit. Les bannis représentaient toujours une menace, mais elle n'était plus aussi importante. A la recherche de plus en plus de fer à exploiter, les hommes commencèrent à explorer les grottes, les failles et y développèrent des mines. Généralement, chaque clan possédait sa propre mine, mais il n'était pas rare que deux villages voisins se partagent le fruit d'une exploitation commune. Le premier élément, qui aujourd'hui semble banal, qu'apportaient ces mines était la pierre. De la roche en très grande quantité. Celle-ci permit l'édification de lourds murs en pierre qui, peu à peu, remplacèrent les palissades de bois. Les fondations des habitations devinrent également plus solides, tous les villages reposaient sur de solides bases qui résistaient de mieux en mieux aux attaques incessantes. Des routes rudimentaires commencèrent à relier quelques villages entre eux, facilitant ainsi les échanges et les déplacements. Des tours de garde imposantes furent érigées pour veiller à la protection des villages. Ces derniers devenaient, lentement mais sûrement, des cités-états. Mais il fallait toujours plus de fer, toujours plus de roche. Et donc les hommes devaient creuser de plus en plus, explorant un monde jusqu'ici inconnu : le sous-sol.

En même temps que le développement des mines et l'utilisation massive de la pierre, les mineurs découvrirent un nouvel élément, le charbon. La « Pierre de Nodens », comme l'appelaient certains, était d'un noir profond et pur. Les forgerons menèrent des expérimentations sur ce minerai, afin de lui trouver une utilité. Ils voulurent d'abord voir s'ils pouvaient en faire des armes, mais c'était bien trop cassant et friable lorsqu'il essayèrent de le travailler à l'état brut. Puis se souvenant de l'histoire de Karmati Tête-Dure, décédé quelques années auparavant, ils plongèrent cette pierre noire dans un feu. C'est là qu'ils découvrirent sa plus grand propriété. Le charbon, au contact des flammes, commençaient à devenir rouge flamboyant. Et il restait comme ceci bien après que les bûches soient éteintes, permettant ainsi d'allumer d'autres feux, fours ou cheminées. Bien que ne pouvant remplacer totalement le bois, il prit une place considérable dans le quotidien des hommes. Et il devint presque indispensable dans les forges, permettant de chauffer les fours plus longtemps et donc remplaçant de grandes quantités de bûches. Ces dernières étaient toujours utilisées pour allumer le charbon, mais leur utilité était maintenant limité. Avec le fer, les hommes pouvaient combattre plus efficacement les bannis, avec le charbon, c'est le froid de l'hiver qui paraissait moins inquiétant.

L'économie de bois permit l'expansion des petites villes, de nouvelles habitations étaient construites. De petits avant-postes furent érigés entre les villages, offrant refuge aux voyageurs et marchands. De solides ponts permirent de traverser les cours d'eau. Et le mobilier commençait à faire une vraie apparition. Des lits, des tables, des chaises, tous ces objets du quotidien aujourd'hui devenaient l'équipement standard des habitations. Et surtout, avec l'exploitation de la pierre, de petits ports commencèrent à faire leur apparition et avec eux la navigation. Les hommes s'éloignaient de plus en plus des rivages, apprenant à dompter les mers et leurs caprices. Le charbon fut également utilisé pour fabriquer des torches, ces dernières restant allumées bien plus longtemps que celles en bois recouvert de tissus et d'huile. Cela aida les mineurs à s'enfoncer toujours plus loin dans les entrailles de la terre.

C'est ainsi qu'une nouvelle découverte fût faite. A la recherche de nouveaux filons de fer et de charbon, les hommes mirent à jour un nouveau minerai, encore une fois. Mais celui là était différent, car même loin sous la surface, il brillaient à la lumière des torches. Sa couleur dorée étincelait dans l'obscurité des mines. L'or fit son apparition dans le monde d'Akatéa. Tout comme le fer et le charbon, la première intention des hommes fut d'essayer d'en faire des armes, des armures. Bien qu'ayant la même constitution que le fer, les épées, plastrons et outils fabriqués étaient bien moins résistants que le métal gris. Mais de part sa couleur rappelant la Déesse Mère, des armes et armures d'apparat et de cérémonie furent crées. De nombreux bijoux furent également confectionnés, ainsi que des décorations d'intérieur. L'or devint vite un symbole de richesse et de puissance. Et c'est pourquoi il commença à être utilisé comme monnaie d'échange.

Au départ c'est le minerais brut qui était utilisé, ou bien de petits lingots travaillés par les forgerons. Plus le métal était pur, plus il avait de la valeur. Et puis, petit à petit, une monnaie unique fût mise en place. Les différents chefs, « rois » ou commandants des cités-états survivantes se mirent d'accords pour adopter l'or comme moyen d'échange économique entre leurs villes. Cela prendrait la forme d'un petit lingot, d'une taille et d'un poids équivalent pour toutes les villes, et frappé du sceau de la cité dans laquelle il fût fondu: le souverain. L’adoption de ce moyen économique fût difficile pour les habitants habitués au troc depuis des décennies, mais peu à peu cela s'imposa « naturellement ».

Cette méthode permit une courte période de prospérité pour les villes. Nombreux sont ceux qui s'enrichissaient rapidement, rivalisant avec la fortune des personnes dirigeant les cités. Les palais et grandes maisons étaient tous ornés de décorations en or, souvent massif et totalement pur. Les échanges de ressources et de services étaient nombreux, le commerce fleurissait. Mais très vite, une course à la richesse s'engagea, de véritables batailles et guerres eurent lieu pour le contrôle des mines et filons du précieux métal doré. Certaines villes, jalouses de leur voisine, n'hésitèrent pas à piller puis détruire les mines de leur adversaires. Mais il n'y eut jamais de guerre ouverte entre deux cités-états dont la cause première était le contrôle de l'or. Ces escarmouches cessèrent aussi vite qu'elle commencèrent. Car peu à peu, presque toutes les mines furent sabotées et les filons se retrouvèrent sous plusieurs tonnes de gravats qui mettraient des semaines, voir des mois, à être évacués. Quand le conflit fut enfin terminé, il ne restait que peu de mines d'or exploitables. Et la position de la majeure partie restante demeurait secrète. Le métal prit alors une valeur astronomique, certains individus devaient même se résoudre à fondre leurs bijoux et leurs décorations. Une période de récession économique arriva.

Seules les grandes maisons au pouvoir, celles qui gardaient le contrôle des mines, réussirent à survivre sans difficulté. Sans argent, de nombreux habitants tombèrent dans la famine et nombreux furent ceux qui y succombèrent. Cela entraina, dans certaines petites cités-états, des émeutes, des violences quotidiennes. Et un grand nombre de petites villes, n'ayant plus d'argent, de nourriture et de soldats, tombèrent sous les assauts des bannis. D'autres demandèrent l'aide des plus grandes et furent presque annexées ou bien placées sous leur domination. Les villes majeures, elles, perdurèrent. Et la tempête laissa place au calme. En effet, avec moins de villes et avec des habitants et des institutions centralisées, Akatéa remonta doucement la pente, le commerce se relança rapidement et l'or extrait des mines eu une vraie valeur fixe et forte.

Mais en parallèle de tout cela se développait un nouveau problème. En effet, de nombreuses personnes religieuses firent passer ces événements pour un courroux divin. Les hommes, dans leur cupidité, utilisaient le métal doré de Cycléis pour assouvir des besoins superficiels. Il ont donc été puni pour leur avarice et leur non respect de la Déesse Mère. Et, à la surprise des familles au pouvoir, nombreux sont ceux qui adhéraient à cette idée. Les habitants discréditaient progressivement le métal divin et revenaient peu à peu à un commerce à base de troc et d'échanges de services. Après quelques années, les nobles et marchands perdaient de plus en plus d'or, ce dernier n'ayant plus de valeur pour une majorité d'individus. L'ombre d'une nouvelle période de récession économique se profilait une nouvelle fois et rien ne semblait pouvoir l'empêcher. Jusqu'au jour où, en cherchant de nouveaux filons d'or à exploiter, l'homme tomba sur un cristal vert étincelant. Ce dernier était assez peu fréquent, les riches filons étant difficiles à trouver et à exploiter. Ce qui lui donnait une valeur supérieure à l'or. C'était là un espoir pour les petites cités-états de maintenir leur économie de marché et de ne pas retomber dans un âge sombre.