Hearalgar se promenait dans une forêt avoisinante de Mont-Brumeux à la recherche de champignons, dont il commençait à manquer.
Il passa vers l’arène, et fut surpris de voir quelques bannis qui le regardaient, protégés par le feuillage des arbres, qui les protégeaient des rayons mortels de Cycléis.
Il arriva à l’entrée d’une caverne, et découvrit une multitude de champignons rouges.
Mais qu’est ce qui faisait que les champignons apparaissaient ici ?
Hearalgar eut une idée.
Il fit sa cueillette, et ramassa de la terre en surface, espérant récolter des champignons à partir du mycélium présent dans le sol.
Hearalgar cherchait depuis quelques temps à cultiver des champignons, pour pouvoir satisfaire les demandes de soupes, qui se faisaient de plus en plus grande.
Il plaça la terre qu’il avait trouvée dans sa terrasse, et vit au bout de quelques jours que quelques champignons étaient apparus…
Mais seulement quelques champignons… Très insuffisant pour satisfaire les clients…
Hearalgar chercha d’autres solutions sur sa plantation, comme diminuer l’éclairage, augmenter l’humidité de la terre en arrosant à intervalles réguliers, ne couper qu’une partie des champignons pour laisser le pied se décomposer, ou encore faire de la culture délicate de spores, toutes ces solutions sans grand succès.
Hearalgar dû donc se contraindre à abandonner cette idée.
Mais une idée lumineuse lui vint quelques jours plus tard, alors qu’il répandait de la poudre d’os de banni dans ses champs, pour accélérer sa rapidité de production.
« Mais comment qu’j’y ai pô pensé plus tôt ! » s’exclama t-il, effrayant une vache qui le regardait, en paissant tranquillement, sans s’attendre à une réaction de ce genre, et qui piétina un poulet qui s’était enfui de son enclos. « Si ça marche avec du blé p’tètre qu’avec un champignon ça march’rait aussi ! »
Sur ce, il finit de fertiliser ces récoltes, et apporta un champignon à son champ, l’enfouit dans la terre, et lança un peu de poudre dessus...
Il ressentit une violente secousse à la tête, suivi d’un voile noir.
Le paysan reprit conscience quelques quarts d’heure plus tard, dans une obscurité presque totale, et une forte odeur de champignon.
« Oh non ! Encore un d’ces maudits rêves bizarres! », or, celui-là faisait drôlement réel.
Hearalgar faisait partie de cette poignée de personnes qui savait interrompre ses rêves en provoquant son réveil, en se pinçant, par exemple.
Chose qu’il essaya. Qui ne marcha pas.
Il se frappa. Il eut mal. Mais ça ne marcha toujours pas.
Il essaya de tomber en arrière. Se cogna la tête contre ces murs mous, sans grand résultat.
Il cria.
Sauta.
Essaya de se forcer à se réveiller.
Il se mordit la main. Sans grand résultat. Se mordit la langue.
Sentit le goût du sang dans sa bouche. Et la douleur.
Il ferma les yeux. Les rouvrit. Les referma. Les rouvrit.
Il leva la jambe gauche, et piétina son pied droit.
Toujours pas réveillé… Mais il avait maintenant mal partout… Et toujours cette forte odeur de moisissure.
Comme dans un cachot !
Son pouls s’accéléra. Avait-il été capturé et drogué par des amranéens ?
Finalement, il se débattit, et frappa ces murs mous avec sa houe, dans un accès de rage sans raison, et le traversa, sans grande difficulté .
Il venait de sortir d’un champignon qui faisait deux fois sa taille, en hauteur et en largeur, et se trouvait dans son champ.
Il en conclut que le mycélium réagissait violemment avec du fertilisant organique, et qu’il avait simplement été assommé par la poussée fulgurante du champignon. Il découpa une partie du chapeau, et constata que le goût était inchangé.
Il laissa le champignon géant dans son champ.
« Je vais aller parler d’ça au grand intendant », se dit-il à lui-même.
