Serveur Full-RP Francophone

[Le long des routes impériales de la juridiction de Falaise-Plongeante, tous les voyageurs peuvent voir sur tous les poteaux, murets ou autres supports des affiches signé du Régent de Falaise-Plongeante et Décisionnaire de l'aménagement Torchou Blanc-Regard.]

Candidature de Torchou Blanc-Regard au poste de Chaman de la grande ville de Source-Claire.

Il n'est pas nécessaire de me présenter, je pense que chacun d'entre vous connaît mon nom.
Ma candidature vous aura sûrement surprise, voire choquée. De toute l'histoire d'Akatéa, c'est la première fois qu'un impérial se présente pour mener le peuple amranéen vers son idéal. Cela peut d'ailleurs sembler contradictoire, mais sachez, peuple d'Akatéa, que je n'ai en aucun cas la prétention de connaître votre mode de vie aussi bien que notre frère à tous, Allan Dava. La seule chose que je sais, c'est que lui non plus n'en sera pas capable. Regardez où il a mené Racine-Courante. C'est un homme vil et cruel. Capable de tout !
Il a menacé ma garde personnelle, s'en prenant indirectement à moi, frustré que je me présente contre lui. Il s'en prend même violemment à certains de ses frères qui ne veulent pas le suivre. Et c'est cet homme plus qu'autoritaire qui compte vous amener vers votre but ?

N'oublions pas mes frères et sœurs pourquoi a été créé le peuple amranéen. Au retour à une vie simple, une vie pure emplie de sagesse et vouée au culte. Est-ce cela que notre frère à tous Allan Dava tente de rependre ? L'amour et la bonté. Non mes frères ! C'est un homme plein de rancœur, empli de haine et destiné à la destruction. Cependant cet homme, ainsi que chaque akatéen peuplant nos contrées, sont nos frères, nous ne devons pas les abandonner. Notre frère à tous Allan Dava a perdu la raison et s'est écarté du chemin que les dieux nous ont promis.

Au cours des temps passés, nous avons tous pu constater qu'à chaque fois que nos deux peuples œuvraient ensembles, les effets de la Grande Malédiction s'estompaient. Qu'en dire aujourd'hui, au lendemain d'une crise qui a failli nous mener à une guerre sans précédents ?
Il est temps de se réunifier ! Je ne peux pas décemment prendre la place d'un chaman amranéen. Je ne suis pas de ceux qui pratiquent cette nouvelle science politique qu'est la démocratie. Si je suis élu, je nommerai par le suite un amranéen qui prêtera serment sur les cinq Dieux. Un homme intègre pourvu de sens critique qui saura mener son peuple vers un avenir brillant.

Que chacun d'entre vous s'en rendent compte, vous mes frères et sœurs, êtes tombé si bas que Joris le Sage n'en reviendrait pas. Il est l'heure de sortir de votre trou, de bomber le torse et de montrer aux Dieux que vous n'êtes pas perdus. Et en tant que régent impérial je pense être capable de vous aider dans cette nouvelle quête.

Notre frère à tous Allan Dava, a peut être fait des erreurs. Mais rapidement il a comprit que nous n'empruntions pas le bon chemin, et c'est dans un éclair de lucidité pure qu'il est venu à moi pour que nous mettions fin aux affrontements.
Et quelle meilleure façon de parvenir tous ensemble à nos fins que de travailler main dans la main, comme les Dieux l'ont prévu ?

Je vous promets que l'âme amaranéenne ne s'éteindra pas. Je ferais tous pour aider le frère que j'aurai désigné a vous faire reprendre à tous le bon chemin, tout comme je pousserai mon peuple à avoir de l'égard envers ses frères et sœurs.
Regardons ensemble l'avenir et aidons nos frères et sœurs en perdition.

Torchou Blanc-Regard, Régent de Falaise-Plongeante et Décisionnaire de l'Aménagement.

Depuis quelques jours, les affiches que les gardes avaient placardés un peu partout dans Akatéa, prônant l'investiture de Torchou en tant que Chaman de Source-Claire, disparaissaient mystérieusement. Au bout du compte, il n'en resta plus que sur le pont de Falaise-Plongeante et dans la ville elle-même.

Deux jeunes armanéens en mal d'adrénaline décidèrent alors de tenter le tout pour le tout : il fallait ôter ces affiches, afin qu'elle ne fassent plus offense à leur peuple en proposant comme candidat aux élections chamaniques un impérial, et qui plus est l'un des plus hostiles à leur peuple quoi qu'il en dise par lui-même.

La préparation de cette opération dura quelques jours. Enfin, un matin, ils se retrouvèrent au point de rendez-vous. Ils s'étaient grimés en paysans impériaux, l'un tirant une charrette de pommes de terres qui leur servirait à justifier leur présence le cas échéant, tandis que l'autre avait dissimulé une sacoche comportant des potions anesthésiantes et un parchemin roulé en boule, ainsi que quelques akatéons.

En accord avec leur plan d'action, ils se dirigèrent d'abord vers la ville, rencontrant aucun problème pour passer le pont de Falaise. Arrivés aux abords de la ville, ils se mirent en quête d'un pauvre hère.

- Hé l'ami, dit l'un des faux paysans ! Tu veux gagner quelques akatéons facilement, et aussi cette pleine charrette de pommes de terres ?
- Bah ça dépend, faut faire quoi ? Répondit l'autre, méfiant.
- Facile, tu distrais les gardes en ville pendant une petite heure, et tout cela est à toi. Bien sûr nous comptons sur le fait que tu ne nous aies jamais vus...

Après un échange de sourires entendus, le trio se sépara : le mendiant impérial claudiqua jusqu'aux portes de la ville, hurlant à grands cris que ses petits-enfants étaient partis jouer dans l'ancienne mine à côté de la ville, et que celle-ci venait de s'écrouler. Les gardes, d'abord sceptiques devant ce pauvre hère tremblotant changèrent d'avis en le voyant se trainer à genoux devant eux, suppliant leur aide en pleurant et s'arrachant les quelques touffes de cheveux qui lui restaient sur le crâne.

Pendant ce temps, les faux paysans s'étaient cachés à l'endroit où ils devaient laisser akatéons et pommes de terres pour le mendiant. Ils laissèrent passer quelques temps après le passage des gardes avant de se glisser dans la ville. Là, ils se séparèrent, chacun se dirigeant vers le côté de la ville dont il avait la responsabilité. Lorsque toutes les affiches de propagande eurent disparu, ils se retrouvèrent au point de rendez-vous, dans un bosquet près du pont.

La première partie de l'opération était terminée avec succès, et elle n'avait duré que deux heures. Celui qui avait la garde de la sacoche extirpa précautionneusement de celle-ci deux petites fioles, et en tendit une à son acolyte. Ils les lancèrent simultanément sur les deux gardes du pont, et attendirent un instant qu'elle fasse effet. Lorsque les gardes se furent écroulés à terre, inconscients, ils sortirent de l'ombre et arrachèrent rapidement les affiches, avant de se cacher pour endormir les gardes du bout du pont de la même façon. Enfin, ils purent courir se cacher dans la forêt avant de se séparer discrètement, après un bref salut. L'opération totale n'avait duré qu'une demi-journée.

Le soir vit un petit attroupement au centre d'affichage de Falaise. Le public était houleux et légèrement inquiet. En effet, une nouvelle affichette trônait sur les panneaux. On pouvait y lire :

« Non à la candidature du Torchon aux élections chamaniques amranéennes !

Chacun d'entre nous connaît le nom de Torchou Blanc-Regard. Et si cela est la cas, c'est plus souvent dans le cadre d'histoires sanglantes d'extermination amranéenne que d'actions de paix. Cet homme est sanguinaire, intransigeant, et hostile envers les amranéens et pourtant, il a la prétention de vouloir nous diriger ! Il insulte Allan Dava et se croit suffisant pour nous diriger. Il le taxe d'autoritarisme, alors que lui est un homme plus autoritaire sinon cruel que Dava ! Son cynisme et ses manipulations ne sauraient nous êtres bénéfiques.

Alors, oui, Dava a menacé la garde personnelle du Torchon, mais uniquement pour répondre aux provocations incessantes de celui-ci ! Dava s'en est pris directement à Torchou Blanc-regard ? Quel acte courageux visant à démontrer son amour pour son peuple, qu'il n'est pas prêt à voir passer aux mains ennemies ! Oui, c'est Dava que je veux voir nous diriger, mes frères, et non pas cet imposteur d'impérial ! Dava s'en est pris violemment à ses frères ? Dans quelles circonstances ? Alors qu'il était cerné par ceux qu'il pensait être ses frères alors que ceux-ci complotaient dans son dos pour le faire destituer ? C'est tout à fait censé.

Le Torchon ose appeler « frères et soeurs » le peuple amranéen, alors que nombre d'entre nous est tombé sous le tranchant de sa lame ! Quelle sincérité pouvons nous mettre dans cette appellation ? Comment ne pas craindre d'être assassiné par lui ou ses sbires alors même qu'il nous appelle frères ? Sa fourberie est sans limites !

Il veut nommer un amranéen pour diriger notre peuple, s'il est élu, mais comment être sûr que la personne qu'il choisirait ne serait pas forcée d'obéir à ses propres desseins ? Comment savoir s'il n'a pas séquestré la famille de celui qu'il aura nommé afin de s'assurer son obéissance absolue ?

Il dit qu'il est temps de sortir de notre trou, de bomber le torse face à son peuple et de montrer aux Dieux que nous ne sommes pas perdus ? Je dis oui, mais sous la direction de gens de notre peuple, et non pas d'impériaux qui voudraient souiller nos villes ! Lui permettre de se présenter aux élections, ce serait lui permettre de mettre un pied dans nos villes, et bientôt nous ne serions plus libres, mais de simples serfs sous sa botte !

Il veut que nous travaillions main dans la main pour faire disparaître la malédiction ? Il parle de réunification ? Oui, mais pas comme ça !

Alors, non à la candidature du Torchohn aux élections chamaniques amranéennes ! »