Jour 1
J'écris ce journal car il me tient à coeur de ne pas oublier tout ce que j'ai pu vivre dans le monde qu'est Akatéa.
Je voudrais y écrire mes aventures, mes sensations, mes sentiments, et mes souvenirs...
Aujourd'hui j'ai eu la joie de créer mon premier projet avec Razade, le forgeron d'Eau changeante.
Ce projet me tenait à coeur car il est une des constructions qui pourrait relancer la dynamique de ce village.
Ce village, je m'y suis attaché, et je me sens comme une mission, la mission de le faire revivre.
Car malgré la difficulté d'aménagement de ce village, il illustre parfaitement l'esprit Amranéen: Il est discret, caché, mais bien présent.
Bref, aujourd'hui, à coté de la construction de ce champ si bien caché, je me suis promené dans Akatéa, et j'en ai profité pour m'exercer au tir à l'arc, en faisant attention de bien rester à distance des bannis. Je n'aime pas trop tuer des bannis, mais on m'a convaincu qu'il fallait bien en sacrifier, pour que le mouvement Amranéen puisse avancer. Les siffleurs possèdent de la poudre qui est détruite en cas de détonation, il faut donc les sacrifier, sans explosion. Le tir à l'arc étant idéal dans ce genre de situation.
J'ai bien progressé, en tuant trois siffleurs, ...Pourquoi je les appelle comme cela?
Cela remonte à mon enfance:
Vous savez sûrement ce que c'est de grandir avec, comme histoires, des légendes, dot on n'est jamais sur de l'exactitude. Moi et mon frère étions comme ça. Nous voulions voir s'il existait une sorte de solidarité entre les bannis. Parmis les bannis, il y en avait une catégorie qui était inconnue des hommes, car chaque personne qui avait rencontré, ou vu de près (ou de trop près) était morte dans des circonstances étranges.
Mon frère et moi les appelions les siffleurs, car d'une expérience passée, nous avions entendu le seul bruit qu'ils émettent: un bruit semblable à un sifflement avant d'exploser, endommageant tout ce qui les entourent.
Ceci nous avait marqués.
Ce souvenir marquant qui nous avait permis de l'entendre siffler était le suivant.
Nous nous promenions dans la forêt d'Eau changeante, vers l'Ouest.
Nous nous étions fait surprendre par un squelette qui ne s'était pas retenu de nous harceler avec ses flèches.
Bien sur, il nous poursuivait à toute allure.
(je n'ai jamais bien compris comment il nous voyait, étant privé d'yeux, il devait sûrement y avoir une quelconque magie plus ou moins maléfique, qui lui permettait de ressentir notre présence)
Nous courrions, tout en sachant qu'il ne nous atteindrait pas, les squelettes étant généralement maladroits.
Oui. Généralement. Ce n'était pas le cas de ce squelette. Je sentis une flèche me raser l'oreille et se planter plus loin dans une forme verte sombre.
Cette forme sombre était justement un siffleur, qui n'avait pas l'air ravi de sa nouvelle blessure. Il fonça en direction du squelette qui n'avait rien remarqué, émis un sorte de "Pshiii.." suivi d'une détonation et de fragments et de poussière d'os qui volèrent et se dispersèrent un peu partout. Ce siffleur nous avait bel et bien sauvé la vie. En payant de la sienne.
Bref, aujourd'hui, j'ai remarqué, une fois encore, mon plus grand défaut: quand je fais quelque-chose, je le fais a fond, et je fais (malheureusement) abstraction de tout le reste.
En visant ce qui a failli être mon quatrième siffleur, je me suis fait étrangler par un banni.
J'ai été recueilli par la lumière de Cycléis, cette lumière douce et chaude qui m'a enveloppé, accueilli, pansé mes douleurs... (ou du moins une grande partie)
Je me suis retrouvé là ou Cycléis nous amène lorsque l'on perd connaissance.
Le bâtiment du portail d'Eau changeante. Mais Cycléis n'est pas matérialiste. Ce qu'on a dans notre inventaire est laissé sur place. Je me suis donc réveillé (habillé, Cycléis garde le minimum) avec.. les poches pleines de vide.
Mon inventaire! Mon arc crafté avec des fils d'araignées que j'avais emprunté à un frère de Morne Colline!
J'y suis retourné. Concentré sur tout mon inventaire à retrouver. Chercher le chemin. Prendre ce virage.
Prendre cet autre virage. Eviter la crevasse
Tourner après l'arbre bizarre. Contourner la montagne. Tuer une poule au passage. Accélérer, en voyant Cycléis se coucher. Tomber dans une fosse que l'on a pas vu. Avec un Siffleur dedans. Pchiit. Boum. Se sentir enveloppé dans la douce lumière de Cycléis, oublier sa douleur... et se re-réveiller dans ce même bâtiment d'Eau changeante. Rentrer chez soi. Panser ses plaies. Tant pis pour le matériel, il fera un ou une heureux(se)
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Voilà, ce premier jour est unique, comme tous ceux qui suivront. Je vais faire le point de ce que j'ai gagné et perdu dans ma journée.
J'ai gagné:
- Peut être un peu d'estime des miens
- Un lieu ou récolter du blé et des pastèques pour mes frères
- Divers objets ramassés en route (bois, lianes)
- Des compétences de tir à l'arc et d'acrobatie
- Quelques bleus indolores qui disparaîtront rapidement....
J'ai perdu
- Un arc
- 12 flèches
- Deux plumes
- Trois miches de pain...
- 5 poudres de siffleur.
Que me réservera la journée de demain?
