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Sideara
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Biographie de
Haravie Hodor (1549 – 1581)
Extrait du journal de Thya
Première partie :
Année 1559 : Haut comme trois pommes, il rêvait déjà de batailles, jouant avec un bâton de bois en reproduisant les histoires racontées par son père. Ce dernier lui racontait les guerres Gardahadiennes, enjolivant le rôle de Gardahad et de ses soldats.
Cycléis à son zenith, Haravie, lui, se plaisait à rejouer ses batailles, armé de son bâton. Du haut de ses dix ans, son imagination débordait. Son bâton virevoltait entre ses mains, décapitant des ennemis imaginaires. Suant à grosses gouttes, il ne soufflait jamais, préférant occire ses adversaires encore et encore.
Son père rentrait chaque jour avant le coucher du soleil, et il le regardait "batailler ", souriant devant tellement d'innocence... et aussi peu de grâce ! Bien que le métier fut toujours dangereux, les guerres étaient finies, et les bannis ne s'approchaient que peu de la cité. Aussi, il n'empêchait pas son fils de rêver d'enrôlement.
Année 1564 : Quinze ans. L'enrôlement s'approchait, mais restait encore loin. Haravie arrivait à soulever l'épée de son père, et à porter son bouclier. L'effort était considérable, et il n'arrivait toujours pas à se tenir droit.
Encore frêle, Haravie progressait rapidement. Il partait une fois par décade avec son père, dans les bois entourant Haut-Chêne, pour chasser quelque gibier, ainsi qu'affuter sa précision à l'arc. Bien que n'étant pas expert, il était plutôt bon tireur.
Année 1569 : Dix-huit ans. Son père est parti à Rive-Feuille, profitant d'une retraite méritée. De plus, il essaye de comprendre la science des potions, intrigué par ces étranges découvertes. La maison familiale est donnée à son fils, qui devra dormir à l'auberge quelques temps, pour cause de réparations.
Haravie, lui, a déposé sa candidature pour devenir soldat de Haut-Chêne. Le conseiller militaire du Grand Intendant doit lui donner une réponse dans la journée.
En attendant, Haravie regardait les drapeaux gris et vert de la cité. Des drapeaux qui flottent dangereusement sous la pluie diluvienne.
Seconde Partie :
L'enrôlement (1569)
Perché sur sa muraille, Haravie entendit quelqu'un le héler. Regardant en contrebas, il aperçut un soldat, le casque sous le bras, le regarder. Sautant sur ses pieds, il fit signe au soldat de patienter, et se dirigea vers l'escalier permettant de descendre.
Une fois descendu il se retrouva devant le garde.
- "Tu es convoqué par le conseiller militaire, magne toi d’aller te présenter à lui, la patience n'est pas son fort. "
Le garde s'en alla sans plus attendre, son message transmi.
Heureusement pour lui, Haravie n'était pas un nouveau venu dans la cité ! Le soldat ne lui avait donné aucune information. Un voyageur n'aurait pas su vraiment où aller, et aurait certainement harassé le célèbre conseiller militaire.
Pas le temps de philosopher, Haravie se mit en route pour le quartier militaire. Le temps ensoleillé avait donné envie aux habitants de sortir, aussi, les rues étaient bondées. Un brouhaha se faisait entendre dans les moindres recoins quand marchands, badauds, ou simples ménagères se plaisaient à marchander, discuter ou gazouiller.
Se frayant rapidement un chemin à travers de la population, il traversa la ville en quelques minutes, et atterri devant l'imposant bastion, fief de l'armée de Haut-Chêne.
Pénétrant dans le hall d'entrée, il héla une servante :
" - S'il vous plaît mademoiselle ? "
La servante ne le regarda même pas. "Sûrement un de ses ordres " se dit Haravie.
" - Vous voila enfin ! " Gronda une voix.
Haravie se retourna. Le conseiller militaire lui faisait face, son armure bien entretenue brillant légèrement.
" - Haravie pour vous servir Maître Hazhel Thorn !" dit Haravie en faisant un salut militaire.
" - Me servir ? Vous allez vite en besogne ! Le monde est mois hostile que d'antan, mais il me faut la preuve que vous sachiez survivre en pleine nature !"
" - Que dois-je faire monsieur ?" demanda Haravie, une poussée d'adrénaline l'excitant quelque peu.
" - Débrouillez-vous comme vous le voulez, mais allez me chercher une preuve que vous avez tué un banni, de n'importe quelle sorte !" répondit Hazhel Thorn, fouillant dans sa poche. "Présentez ceci au forgeron, il vous donnera le nécessaire !" ajouta t-il en donnant un bout de parchemin à Haravie.
" - Bien maitre Thorn !" conclut Haravie, qui s'en alla après un dernier salut.
Se retrouvant dehors, Haravie regarda une fois de plus les drapeaux de Haut-Chêne, pensant qu'il était tout proche d'enfin pouvoir les défendre.
Arrivant à la forge, Haravie se mit en quête du forgeron, demandant à l'un des apprentis. On lui indiqua un homme occupé à battre le fer, sa grande barbe balançant au rythme de ses coups de marteaux.
S'approchant du maitre forgeron, Haravie essaya d'attirer son attention sans réussite. Il décida alors d'attendre que l'homme ait fini. Après avoir trouvé une petite place ou s'asseoir, il laissa son regard se balader dans la grande forge, observant avec curiosité les apprentis à l'œuvre. Très vite il n'entendit même plus le son assourdissant des métaux s'entrechoquant, la chaleur des lieux l'assoupissant quelque peu.
Tout à coup une voix, accompagnée d'une main le secouant à l'épaule, le ramena du pays des songes dans lequel il était parti en visite.
- "Toi la, qu'est ce que tu fais dans ma forge?"
Son esprit encore un peu embrumé, Haravie mis quelques instants à réunir toutes les pièces du puzzle et reconnu enfin le maitre forgeron debout face à lui.
La lumière du soleil éblouissait les yeux fatigués du jeune homme, et il pouvait sentir la désagréable odeur de transpiration du forgeron.
Se ressaisissant, Haravie se releva et fit un salut militaire, avant de prendre la parole :
" - Haravie Hodor. Future recrue dans l'armée de Haut-Chêne. Je viens de la part de Hazhel Thorn, conseiller militaire. J'ai une mission à accomplir, et il m'a donné ce mot pour vous !" Dit-il très rapidement, avant de sortir le bout de parchemin, donné quelques minutes auparavant par le conseiller.
Le forgeron le lut, lentement, comme s'il ne savait pas très bien lire. Il leva ensuite les yeux sur le garçon, jeune, et encore un peu frêle.
" - Bien. Attendez un peu !" lui dit le forgeron, avant de partir dans sa remise, séparée de sa forge par une porte.
Après quelques instants, il revient en portant difficilement plusieurs objets : un plastron de fer portant d'innombrables traces de coups, un pantalon de fer, et une vieille épée quasiment émoussée.
" - Voila pour toi mon garçon !"
" - Merci !" Conclut Haravie après un nouveau salut.
Sorti de l'atelier, il partit s'asseoir sur un banc public, commençant à enfiler tant bien que mal son plastron. Deux longues minutes furent nécessaires, le plastron n'était pas vraiment à sa taille, il flottait quelque peu à l'intérieur.
Le pantalon offrit beaucoup moins de résistance, il était à la bonne taille. L'épée, elle, était légère. Émoussée, mais légère. C'était déjà ca !
Cycléis était enfin visible dans ses deux formes. Le crépuscule était tombé. Haravie était allongé dans l'herbe, à la lisière de la forêt qui se trouvait derrière le Pont des Lumières. Il pouvait entendre les gardes postés sur le Pont. Il entendait également le faible clapotis du fleuve.
Tout ces bruits rassurants ne l'aidaient pas à se concentrer en fait. Il ne distinguait pas encore les bruits des bannis, ces grognements, ces pas bruyants.
Une heure durant, il attendit. Les gardes sur le Pont avaient été relayés. Les nouveaux étaient plus silencieux. Seul le bruit de l'eau restait intact, mais il s'amoindrissait à chaque pas que Haravie faisait pour s'enfoncer dans la forêt.
Il entendait vaguement les bannis. Quelques grognements lointains tout au plus. Il n'y avait pas de vent, c'était la soirée idéale pour cette chasse. La densité de la forêt ne permettait pas à Cycléis d'éclairer son armure, et son expérience avec son père lui permettait de savoir rester plutôt discret.
Soudain, quelque chose bougea sur sa gauche ! Il se retourna à toute vitesse. Un banni endormi avançait vers lui. Par chance, c'était un des bannis les moins rapides.
Regardant autour de lui, Haravie ne vit autre forme de vie. Seul un léger trou dans le sol était visible à ses côtés. Il se devait d'utiliser son intelligence pour compenser son manque de muscles. Aussi, il se releva et sorti son épée. Le banni avançait vers lui, il pouvait enfin sentir son odeur putride.
Le banni leva ses bras, prêt à les abattre sans pitié sur le soldat devant lui. Il n'avait pas le choix, lui autrefois humain, martyr à cause d'un seul homme.
Haravie fonça alors sur lui, le saisit par le un bras, et le propulsa de toutes ses forces derrière lui. Le banni voleta facilement, le poids de l'armure de Haravie aidant ce dernier.
Le banni, au temps de réaction très limité, fit exactement ce que Haravie avait prévu. Sa jambe se prit dans le trou au sol, et il fut déséquilibré au point de tomber.
Ne perdant pas une seconde, Haravie s'approcha, et planta sa lame émoussée dans la gorge du banni, puis d'un ample mouvement sur le côté, le décapita.
Cycléis, en forme nocturne, était haute dans le ciel quand les gardes virent arriver un homme en armure, se servant d'une couverture pour tirer un banni vers la cité.
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