Diabolo se réveillait, avec l’odeur printanière des végétaux de racine courante, vivant pleinement grâce au pouvoir omniprésent de Naranaé.
Depuis quelques temps, il sentait la solitude l’envahir.
La dernière fois que cela était arrivé, il avait fini par quitter Eau changeante pour racine courante. L’envie de changement, et des souvenirs d’aventures se bousculaient dans sa tête.
Ses amis étaient absents, vaguaient à leurs occupations depuis quelque temps…
« Allez, hop ! Je vais pas me laisser déprimer et envahir par cette solitude, je vais me bouger ! Voyager ! » se dit il.
La bénédiction de Diabolo lui avait fait oublier la joie de se promener dans Akatéa, l’émotion de se sentir vibrer, et la sécurité de la téléportation Divine l’avaient quelque peu engourdi ces derniers temps.
Pourquoi ne pas s’équiper comme au bon vieux temps et visiter Akatéa ?
Diabolo connaissait bien les villes amranéennes, et il savait qu’une journée de chemin lui permettrait de faire escale sans danger, et que ses amis amranéens des clans adjacents étaient très accueillants.
Il s’équipa donc d’une armure en cuir, cadeau de tuzzu alors qu’il était encore à Eau-Changeante, (armure toute poussiéreuse et commençant à tomber en miettes, au passage…) et commença à chercher son épée…. qu’il ne trouva pas, malgré avoir retourné et vidé l’intégralité de ses coffres, au milieu de son nouveau salon.
Il rangea toutes ses affaires soigneusement, dégoûté d’avoir perdu son épée en diamants façonnée avec l’aide de l’un de ses amis, Ultrasky. A cette pensée, une floppée de souvenirs vinrent se bousculer dans sa tête.
D’ailleurs, cela commençait à faire un bon moment que personne ne l’avait vu, et certains prétendaient qu’il avait été dévoré par des bannis. Diabolo repensa à certains moments qu’il avait passé avec lui, des moments à miner ensemble, dans la joie et la bonne humeur, des moments à chasser en forêt, et éviter les rencontres avec des bannis, d'autres moments, a rassembler des poulets complètements stupides qui partaient dans tous les sens, et qui donnaient un certain challenge à cette activité.
Ultrasky, comme Razade, l’avaient suivi jusqu’à Racine courante, tellement leur amitié était forte.
Lorsqu’il reprit ses esprits et retomba brusquement dans la réalité, il s’aperçut que sa joue était marquée d’une ligne d’eau salée tracée par une larme.
Diabolo repris ses esprits, se motiva à aller à la forge, pour voir s’il ne restait pas d’outils ou d’armes qui lui permettraient de survivre dans Akatéa.
Cela faisait bien longtemps qu’il n’était pas allé dans cette forge, et il fut triste de trouver un lieu abandonné à la poussière, un lieu façonné et taillé dans la roche par la sueur de son ami peut être mort.
Est-ce comme cela qu’on faisait honneur à un tel travail ?
En abandonnant au silence, à l’ombre et à la poussière le lieu de travail de son ami forgeron, autrefois si chaleureux, et d’où résonnaient des bruits de fracas métallique?
D’un coup, Diabolo se senti submergé par une nouvelle envie.
Tant pis pour les voyages.
Il serait un honneur pour lui de reprendre la gestion de ce lieu.
Peu importe la difficulté.
Il fouilla dans ses souvenirs, et se concentra sur ce que lui avait enseigné son ami, lorsqu’il l’accompagnait, pour en apprendre plus sur le métier de forgeron.
Mais cela n’était pas suffisant. Il lui fallait plus. Il lui faudrait se documenter.
Mais avant cela, il lui fallait d’abord l’accord d’Icaime, son Shaman.
Il partit en direction de la hutte, et fut interrompu par Razade, qui lui demanda ce qu'il avait à courir avec un air si déterminé.
- Je vais voir si je peux reprendre la forge! C'est une honte pour nous de laisser le lieu de travail d'un de nos frères disparu, envahi par la poussière et les toiles d'araignées.
Je vais voir Icaime pour lui demander son accord!
- Tu l'auras surement, lui confia Razade, car il m'a confié dernièrement que les brises saillantes manquent d'armes et d'armures.
Diabolo le remercia de lui donner espoir, et continua sa route.
Il arriva devant la demeure du Shaman, et frappa à la porte, peut-être un peu fort, emporté par sa motivation.
Peu de temps après, il entendit des bruits de pas venant de l’intérieur, et qui se dirigeaient vers la porte.