Serveur Full-RP Francophone

A la bordure du village, un groupe de 7 Amranéens étaient en train de se préparer. Ils se chaussaient, on entendait les conseils de dernière minute. Un coffre était posé au sol. A les entendre, ils allaient à Nouvelle-Lune déposer l'effort d'habitants de Racine-Courante. 4 personnes porteraient le coffre tandis que 3 personnes allaient ouvrir le chemin.

Les préparatifs furent rapidement terminés. Ils partirent de bonne heure, au levé de Cycléis, de sorte qu'ils croisèrent quelques cadavres calcinés de bannis. L'odeur était atroce pour l'escorte, surtout pour Elmini, elle lui rappelait les effluves pestilentielles que les blessures des soldats de son ancien village avaient dégagées. Mais trêve de souvenirs douloureux, il devait se concentrer sur sa tâche, ne pas se laisser ramollir.

Il regarda les porteurs, tout avait l'air de bien se passer. Puis il jeta un coup d'œil furtif vers le chef de la patrouille, un grand gaillard bien bâti. Il devait être expérimenté, du moins c'est ce que racontaient les traits de son visage. Elmini ne connaissait pas son nom, mais il l'avait souvent vu traîner dans un coin sombre de la taverne, une bière à la main, un poignard dans l'autre.

Ils marchèrent encore, sans s'arrêter, l'odeur se dissipa laissant place à la lourdeur de l'humidité matinale. Personne n'avait parlé depuis le début du voyage, ce qui rendait l’atmosphère encore plus lourde. Puis ils passèrent devant un bouclier impérial, criblé de flèches. Devant cette vision, Elmini reprit conscience de sa position. Une escorte. Ils pouvaient se faire attaquer à tout moment, pas par les bannis, mais par les Impériaux ! Il devait se tenir sur ses gardes. Ne pas se laisser distraire par un rien.

Mais les minutes passèrent. Elmini oublia bien vite ses résolutions et laissa de nouveau son regard vagabonder. Le jeune posa son regard sur son compagnon de marche. Moins robuste que le chef de patrouille, il n'en restait pas moins un solide bonhomme, au visage anxieux. Un paranoïaque sans doute. Non, pas paranoïaque, plus attentif que les autres, prêt à riposter à un poignard dans le dos, et ça le jeune garçon le comprenait.

Rompant le silence, l'homme demanda : « Hey, le gamin, quel est ton nom ? »
D'abord vexé par l'utilisation du terme « gamin », Elmini se crispa, avant de répondre : « Elmini, et vous ? ».

" Je suis Kalar, mais tutoie moi. Tu n'as pas l'air d'avoir l'expérience des grands voyages." Kalar pointa du bout du doigt la lame d'Elmini qui tapait contre sa botte en cuir renforcé. A chaque pas, Elmini faisait tinter involontairement sa quincaillerie.

"Une première erreur à éviter : faire du bruit. Je peux te parler pour l'instant, car nous sommes encore dans un territoire relativement contrôlé par les Amranéens, mais ça ne va pas durer." reprit l'amranéen. "Je sais ce qui s'est passé à la dernière bataille, je suis désolé pour ton père, mais comprend qu'il n'est pas le seul à y être resté. Il faut se battre pour lui, mais aussi pour tous ceux qui y ont laissé leur vie. Tu as l'air déterminé pour quelqu'un d'aussi novice, je pense qu'on fera de toi un ..."

Kalar s'interrompit d'un coup, et fit signe aux autres ne plus faire de bruit. Un éclaireur partit furtivement dans la forêt, voir de quoi il en retournait. Le groupe posa le coffre et se camoufla. L'un se mettait dos à un arbre, l'autre s'allongait dans les buissons, l'arme à la main. Il n'y eut bientôt à voir qu'un coffre abandonné dans la forêt.

Ils attendirent, là, cachés dans un buisson. Sans faire de bruits. L'éclaireur n'était toujours pas revenu. Kalar, perché dans un arbre regardait au loin. Plusieurs minutes passèrent ainsi, à respirer faiblement, silencieusement. On entendait les oiseaux chanter entre les arbres. Ici, une belette rentrant dans son terrier, là, un renard poursuivant un lapin. Juste les sons de la fôret. Soudain, sans crier gare, une détonation se fit entendre au loin. Suivie d'une autre. Et d'une dernière.

Apeuré, mais toujours caché, Elmini jeta un coup d’œil discret vers le chef de patrouille. Il n'avait point bougé. Mais ses muscles s'étaient tendus, ses yeux, plissés, scrutaient l'horizon. Il se retourna et siffla comme un merle, tantôt aigu, tantôt plus grave. Le garçon attendit, ne comprenant pas ce qui se passait.

Tout à coup, une main l'agrippa par l'épaule et une autre couvrit sa bouche « Tais-toi, ne parle pas. » chuchota leur possesseur. Elmini ne prit pas longtemps avant de comprendre que c'était l'un des porteurs qui lui parlait. L'étreinte autour de ses lèvres se relâcha. « Kalar vient d'indiquer que les explosions ont été causées par des bannis explosifs. Ne fais pas de bruit. » murmura l'homme avant de ramper vers un buisson. L'adolescent cacha sa tête entre ses mains, ses oreilles seraient ces seules alliées maintenant.

Les minutes s'écoulèrent. Lentement. Soudain, il entendit des craquements de feuilles ainsi que des sifflements. Le banni explosif.

Fini le chant des oiseaux, on n'entendait plus la belette dans son terrier ni le renard poursuivant le lapin. L'intensité était à son paroxysme, l'air lui-même semblait s'être figé, laissant place au silence le plus total. Le mutisme forcé s'éternisa. Brusquement, un son de corde se fit entendre, suivi d'un gémissement. Apparemment, Kalar avait réussi a l'abattre. Elmini était prêt à se lever quand il entendit un autre son aigu. Un sifflement. Il y en avait d'autres.

[HRP : je ferais la suite mardi. Sache que tu es accepté sur le serveur. Il vaudrait mieux que tu passes de temps en temps sur le mumble pour discuter. Pour être whitelisté, demande à Sideara. Bon jeu !]

Kalar, perché sur son arbre, était fier de son tir : le banni, qui essayait de se rapprocher de la colonne, avait été éliminé dans les règles de l'art. Mais cela n'avait pas suffi. En effet, un banni explosif ne venant jamais seul, 3 autres bannis explosifs accompagnaient leur congénère. Ca n'allait quand même pas tourner à la bataille rangée ? Comme la dernière fois ? Les conditions étaient différentes ici, et Kalar entrevit une solution facile. Il sourit.

Kalar sauta de son arbre et cria : "Tous avec moi !". Les amranéens saisirent tous ensemble le coffre et se mit à courir en sens inverse. Ils allèrent beaucoup plus vite, car ils couraient, ne faisant plus attention à cacher le bruit qu'ils faisaient et étaient beaucoup plus nombreux à porter le coffre. Le plan de Kalar était simple : ils n'avaient pas à tenir de position, et les bannis exposifs sont plus lents qu'un humain. Il suffirait de courir jusqu'à la première clairière pour les faire sortir à découvert, sous la forme diurne de Cycléis. De plus, ils pourraient utiliser à leur aise leurs arcs et leurs flèches pour abattre les monstres. C'est donc sans difficulté que le plan fonctionna, sans pertes. Il n'avait pas été pris dans cette expédition pour rien !

Ils se retrouvèrent dans une plaine et, selon les dires de Etrol, l'un des quatre porteurs, ils n'avaient pas fait un gros détour par rapport au chemin initial. Tant mieux, il était temps que ce voyage se termine. Ils marchèrent encore, Kalar à l'avant, scrutant chaque colline, de peur d'apercevoir un ennemi quelconque. Elmini, lui était derrière Kalar, suivit des porteurs et de leur cargaison, eux mêmes couverts par Retovarr, la troisième escorte, marchant en queue de file.

Ainsi passèrent quelques minutes, une paire de colombes volant au-dessus d'eux, tels des anges garantissant leur voyage. Soudainement, celles-ci disparurent, laissant nos aventuriers sans appui divin. Les cieux se couvrirent bientôt, obscurcissant les rayons de Cylcéis et semant l'inquiétude dans le cœur des compagnons, la nuit commençait les bannis avaient le champ libre.

Ils avancèrent à pas prompts, sans se retourner ni faire halte. La ville, selon Etrol, ne devait plus être très loin, il ne restait plus qu'un marécage à traverser. Ils y arrivèrent rapidement et décidèrent de faire halte avant d'emprunter le chemin sinueux qui franchissait le cloaque. Ils s'arrêtèrent au pied d'un chêne mort et laissèrent le coffre sous la protection de Kalar, qui demanda à Elmini et Retovarr de placer des torches autour du modeste campement, sans pour autant s'éloigner trop l'un de l'autre. Une tâche facile pensa Elmini.

Il avait tort.

Retovarr s'occupa de placer une torche dans un arbre, pendant qu'Elmini surveillait les alentours. Ce dernier scruta les environs avec soin, arrêtant bientôt son regard sur un buisson. Il aurait juré voir deux lumières scintillantes dans l'ombre. Des lumières violettes. Il s’approcha du bosquet à pas de loup, il planta sa dague dedans mais rien n'en sortit, il revint donc auprès de son compagnon. « Tu vas rire, mais je jurerais avoir vu deux lumières dans le buisson là-bas, bizarre hein ? ». Il n'eut pas de réponse. Inquiet, il escalada l'arbre et découvrit, non sans surprise, les bottes de Retovarr. Sans leur possesseur.

Elmini s'empressa de descendre de l'arbre et couru à toute vitesse vers le campement. Tout à coup, il heurta un arbre et s'écroula. En se relevant, il regarda l'arbre en question. Il était grand, noir et fin. Deux lumières violettes surplombant le tout. Bouche-bée, l'adolescent se frotta les yeux, et quand il les ouvrit, l'arbre avait disparu, le laissant seul au milieu de la boue.

[Edit: HRP: J'ai fait référence au Endermans dans ce texte, seulement je n'ai pas souvenir d'avoir entendu parler d'eux dans vos textes, d'où ma question: existent-t-ils sur Akatéa?]

Elmini arriva enfin au campement. Kalar, en voyant l'adolescent avec les vêtements sales et seul, comprit que Retovarr avait dû mettre une raclée au jeune. Il sourit intérieurement, connaissant Retovarr. Il n'était pas du genre à apprécier la compagnie bavarde. Elmini devait donc être un sacré moulin à parole. C'était toujours une info à prendre.

Mais, après le récit que lui fit Elmini, il ne fut plus très sûr de lui. Un banni bondissant ! Ou plutôt un monstre bondissant. Personne ne savait vraiment qui étaient ces êtres. Avaient-ils été aussi maudits, subissant le plus affreux sort de tous ? Pourtant, ils n'étaient pas agressifs, sauf quand on en regardait un dans les yeux. Il y avait sans doute quelques mystéres à éclaircir là-dessous. Dont le fait que Retovarr ait pu en provoquer. En scrutant le paysage, il avait peut être attiré un des ces êtres. Par contre, avoir laissé ses chaussures sur l'arbre paraissait cocace. En effet, son ami, pour le nouvel an, lui avait sorti la promesse la plus inutile qu'il soit : "Cette année, je change tout sauf les chaussures !"

Retovarr n'avait pas reparu depuis plusieurs heures. Soit il était mort à l'heure qu'il est, soit Cycléis l'avait replongé dans le cycle de la vie, soit il était revenu à Racine-Courante pour se mettre à l'abri. Il n'était plus l'heure d'attendre. La colonne de 6 amranéens se mit en marche, en se disant qu'ils retrouveraient leur compagnon de retour au village ... ou pas.

Lorsque les lourdes portes de Nouvelle-Lune se furent refermées, les voyageurs traversèrent la capitale Amranéenne, jusqu'à une salle dont les murs étaient couverts de coffre. Ici attendait un homme en bleu, apparement prévenu de l'arrivée du convoi. Il avait les clefs pour ouvrir les coffres des habitants de Racine-Courante. Le rangement des ressources se fit méthodiquement : un amranéen listait les marchandises du coffre, un autre les sortait et les donnait à quelqu'un qui le mettait dans un coffre, tout ceci sous la surveillance du Shaman et d'une autre personne. La curiosité d'Elmini mit la puce à l'oreille de Nerfav. Il voulait le mettre à l'épreuve de sa propre curiosité.

"On va voir si tu es aussi curieux que tu en as l'air : je peux être d'air, d'eau, de lave, de glace, mais pas de feu. Je suis aussi commun et répétitif pris dans un autre sens. Qui suis-je ?"