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SUJET : Votre livre de chevet !

Votre livre de chevet ! 17 Déc 2014 16:34 #28329

  • Sideara
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Amaesis : Le premier m'intéresse beaucoup ! Tu m'en as déjà parlé et ça me tentait déjà, mais avec cette "critique" encore plus. C'est pas du tout mon style de lecture habituel, mais en tout cas je me laisserai volontiers tenter quand je le pourrais ! :)


Pour le deuxième, j'suis très ouvert niveau lecture, et le début de ta critique me tentait pas mal aussi. Par contre quand tu me parles de triangle amoureux, de BG et de Bad-Boy etc ... ouais en fait non, il va rester à la librairie celui-là ! Dommage :D



Me voici par contre pour une nouvelle critique, d'un livre que j'ai terminé cette nuit !





L'aigle de Rome de Wallace Breem


Bon à la base c'était pas prévu dans mes achats, mais la couverture m'ayant interpellée, je m'y suis intéressé et ai lu la 4eme de couverture. Ce qui m'a complètement fait acheté ce bouquin c'est la mention "L'Aigle de Rome a servi d'inspiration au réalisateur Ridley Scott pour son film Gladiator". Et là j'me suis dit "Okay ! Faut que j'achète ça !".

Je lis également, sur cette même couverture, que c'est basé sur énormément de faits historiques, dont je suis féru. Rien de mieux pour me convaincre, allons-y !


Univers :


L'univers est tout simplement l'Empire Romain entre l'an 350 et l'an 410 après J-C. L'Empire n'est pas au plus haut de sa forme, les barbares à la frontière du Rhin menacent grandement d'envahir la Gaule, d'autant que les Huns ont débarqués en Germanie et menacent ces mêmes peuples barbares, qui tentent donc de "fuir" par la Gaule.


L'histoire :


Nous suivons Gaius Paulinus Maximus, ou Maximus, "simple" général romain, alors que ses supérieurs lui ordonnent, à lui et ses troupes, d'aller défendre le Mur d'Hadrien, au nord de l'Angleterre, contre l'invasion des barbares Anglo-Saxons (Pictes et autres Scotts).
Nous allons suivre ses pérégrinations jusque là-bas, voir sa façon de commander aux hommes, vivre son mariage, sa lassitude quant à la pluie qui tombe souvent ... Et là, vous allez me dire "Ouais okay. Mais ça devait pas parler de barbares Germains ?". Sisi, on y arrive.

Bref, il passe quelques années de sa vie là-bas accompagné de son bras droit Quintus et ... bah on s'emmerde carrément.
Au bout d'un moment, quelques années pour lui, une éternité en ce qui me concerne, il est enfin envoyé en Germanie, au bord du Rhin. Un grand général, disposant de troupes immenses a essayé d'attaquer les barbares sur leur propre sol, en traversant le Rhin, mais s'est fait dépouillé. Maximus, à la tête d'une seule légion seulement, doit aller rattraper le coup, et défendre toute la frontière, seul.

Et c'est là, au bout de 100 ou 130 pages, que l'histoire commence enfin !



Nous allons donc, sur les 400 pages restantes, suivre Maximus et sa légion, dans la défense de la Gaule entière, qui se joue sur une frontière de quelques kilomètres de long. Entre organisation militaire, manœuvres politiques, diplomatie et bataille, on est tenus en haleine !


Critique :

J'ai eu du mal. A un moment, lorsque Maximus était toujours perdu dans le nord de l'Angleterre, j'ai failli fermer le bouquin définitivement. Ça m'est arrivé que très rarement, c'est pour dire si j'ai trouvé le temps long lors des cent premières pages.

Le livre est bien écrit, très bien écrit même. On s'y croit vraiment, on a vraiment des images dans la tête à chaque ligne, chaque description. Ce n'est pas de la littérature difficile et compliqué, c'est même plutôt léger.


Ensuite, lorsqu'il est au bord du Rhin, on vit réellement les évènements. Tout est crédible, et je me répète, on s'y croit vraiment.
Maximus doit se heurter à l'administration Romaine, aussi longue que la française aujourd'hui, pour avoir ne serait-ce que de la nourriture pour ses troupes. Troupes en sous-nombre, puisque les barbares sont estimés à plusieurs centaines de milliers, et qu'il n'a qu'une légion.
Il doit tout organiser, que ce soit l'élaboration de défenses, les rations militaires, la création d'armes etc. Mais tout, vraiment tout, est super bien amené ! C'est fou à quel point rien ne paru saugrenu, ou peu crédible. Tout est logique.

Il va y avoir aussi de longues phases de diplomaties,
avec les différents chefs des tribus barbares (Alamands, Francs, Burgondes, Vandales ...), de longues phases de provocations, de bluff etc etc.

Et enfin, et surtout, il va y avoir des scènes de batailles. Tout le monde sait qu'il n'y a rien de plus difficile que de décrire une scène de bataille (comme d'en faire une au cinéma), et là je les ai trouvés majestueuses ! Toutes, sans exceptions !
Elles tiennent en haleine, elles sont décrites à la perfection. L'auteur nous fait réellement vivre la bataille plus que nous la raconter.


Il reste cependant un dernier défaut dont j'aimerais parler, c'est le nombre de termes techniques utilisés. Pour donner une idée, il y a un lexique pour nous aider à la fin du livre, il fait au moins 40 pages.
Bien que tout le monde sait ce qu'est une baliste ou un tour de garde, le reste peut être très dur à ... assimiler pour qui n'est pas expert de l'Empire Romain, ce que je ne suis justement pas.
Entre l'armée et les "Centuries", "Tribun", "Légat", "Ala", "Aquilifer", "Aurige" et j'en passe, les grades dans l'administration comme "Curator", "Dux" etc etc, c'est souvent dur de s'y retrouver (et là je n'ai sorti que 7 mots, sur les 70 du lexiques).

Ah, et il faut également aimer les prénoms en -US :D


Plus et moins :

Les moins :
- 100 premières pages, quasiment inutiles (même si je suis sévère là-dessus)
- Termes techniques (trop ?) nombreux, qui peuvent casser la lecture pour qui n'est pas habitué


Les plus :
- Les 300 pages suivantes, qui sont monstrueuses
- Très, très bien écrit. Littérature non difficile, humour, tension, émotion ... On passe d'un sentiment à un autre au gré de ce que nous raconte l'auteur
- L'auteur nous fait vraiment vivre le récit
- Tout est logique, bien pensé, que ce soit dans la diplomatie, l'organisation etc ...
- Scène de batailles vivantes, on se croirait au cinéma !


Petit passage du livre :
(No spoil)

Dialogue entre le Curator de la ville (sorte de prêtre) et Maximus, avant l'une des batailles :

"- Tu as très peur n'est-ce pas ? dis-je. Moi aussi. Mais j'ai trop peur pour en être malade.
- Mais toi, tu es un soldat... dit-il.
- Oh, oui, mais ça n'empêche pas d'avoir peur. Nous avons tous peur : c'est l'attente avant l'évènement qui veut ça. C'est bien moins dur quand on est en ordre de bataille et qu'on guette le signal pour avancer sur l'ennemi. Alors tu sens ta propre sueur, mais aussi celle des hommes qui t'entourent? Tu te raccroches à l'idée qu'ils sont là pour te protéger, sur ta auche comme sur ta droite. Vous vous soutenez mutuellement avec des plaisanteries de bravaches, même si vous avez la gorge sèche, et chacun en rajoute, et vous faites comme si c'est un jeu, comme toutes les séances d'entrainement que vous avez effectuées auparavant. Vous prétendez que le pire qui puisse vous arriver est d'être sermonnés par le légat ou d'écoper d'une corvée supplémentaire infligée par un centurion irascible. Ensuite, on sonne l'orvre d'avancer et les rangs s'ébranlent ; inévitablement, vous vous écartez les uns des autres pour éviter un rocher ou contourner un buisson, et d'un coup tes compagnons ne sont plus juste à coté de toi. Tu vois l'ennemi qui lance ses javelines, des hommes crient et s'écroulent. Tu ne te soucies même pas d'être touché : c'est le plus étrange dans l'histoire. Tu as l'illusion d'être invulnérable, comme chaque soldat. C'est toujours celui d'à côté qui sera blessé ou tué, jamais toi. Et plus nombreux sont ceux qui tombent, alors même que ce sont tes compagnons, plus tu te sens invulnérable. Si on n'éprouvait pas cette sensation, on ne pourrait pas avancer d'un seul pas.
Je me tus un instant. Son visage avait perdu cette expression terrifiée, momentanément en tout cas. Il était fasciné par mon discours.
- Mais à mesure que tu te rapproches de l'ennemi, une sensation d'isolement terrible t'envahit. L'homme sur ta gauche, à dix pas, pourrait aussi bien se trouver à dix mille pas. Et ce sentiment de solitude s'accroit, et s'accroit enore, jusqu'à ce que tu sois certain d'être le seul homme de toute ton armée à avancer encore. C'est alors que tu ressens la peur, c'est alors que tu as envie de faire demi-tour et de fuir. [...] Tu te bats, c'est tout, et tu continues de te battre jusqu'à ce que ce soit fini."



Conclusion :


C'était la seule vraie critique que j'ai faite, sachant que mon post initial c'était plus une présentation, je me plais beaucoup dans l'exercice de mélanger les deux ! En espérant que ça vous ait plu surtout.

Mais pour conclure, j'ai adoré. J'ai vraiment adoré. Et une phrase, dans la conclusion du livre (un peu HRP par rapport au bouquin), résume le pourquoi il faut lire ce livre :
"D'ailleurs quel lecteur ne s'est pas senti un peu légionnaire le temps d'un passage ou d'un chapitre de ce livre ?". Moi en tout cas, ça m'est arrivé.

J'espère que ça vous a plu, et que ce livre vous intéressera ! :)
"Il faut savoir garder un atout jusqu'à la fin."


"You shoot me down but I won't fall."

Dernière édition: 17 Déc 2014 17:12 par Sideara.
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Cet utilisateur a été remercié pour son message par: Alex3199, Ysyhteha
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