Dans son sac à dos, l'orphelin avait emporté une épée en bois avec laquelle les hommes s'entraînaient au combat contre les bannis, un arc léger ainsi que quelques flèches et des livres qui semblaient pouvoir lui être utiles pour survivre sans la protection impériale.
La raison pour laquelle il n'avait pu prendre un meilleur équipement était la plus simple qui puisse être: il ne pouvait pas porter une épée en fer, ni même en pierre car il était encore trop faible pour supporter une telle charge.
Les livres étaient pour la plupart des récits d'aventuriers ou d'explorateurs comme Harovs qui relataient leurs découvertes dans des livres afin de ne pas perdre ce savoir qu'ils jugeaient inestimable.
L'enfant partit lorsque Cycléis avait entièrement revêtu sa robe argentée; une torche à la main et quelques petits pains dans ses poches.
Il entendit les bruits des bannis qui s'étaient réveillés afin de répandre la terreur sur Akatéa et paniqua.
Il se mit à courir et ne s'arrêta qu'à la nouvelle Cycléis dorée pour se retrouver au beau milieu d'un clairière.
Essoufflé et affamé par sa course nocturne, il s'assit, mangea trois petits pains et regarda autour de lui.
Les rayons de Cycléis ne perçaient qu'à cet endroit de l'épaisse forêt, quelques fleurs avaient su en profiter et arrivaient déjà à hauteur de taille.
Étrangement, les arbres, eux, ne se développaient pas à cet endroit et leur feuillage formait une barrière entravant la lumière divine autour de cet ilot d'herbe et de fleurs.
Cette atmosphère engourdissait les membres du fugitif et la fatigue lui retomba dessus comme une montagne qui s'écroule après une colère de Tran.
Il s'endormit ainsi sous la douce brise du vent, tout en repensant à sa course de la nuit dernière.
À son réveil, il prit enfin conscience de la chance qu'il avait; il avait couru tout une nuit, poursuivi par les bannis et il avait survécu.
Ce qui, quelques heures auparavant, lui semblait impossible, il l'avait fait!
"Bien connaître son adversaire conduit à la victoire."