Première mission: Apprendre à courir.
Foutue journée. Je m'en souviens comme si c'était hier. Nous étions tous surexcités a l'idée d'avoir notre première vraie mission. On avaient presque tous dix-huit ans et seul deux d'entre nous avez déjà reçu une missive les assignant à telles ou telles quêtes. Je faisais partis des heureux élus qui allaient devenir de vrais soldats. Enfin..
J'avais rangé soigneusement la missive entre mon armure et mon habit. Fait rare, il faisait beau ce matin. J'étais heureux et rien ne pouvait entraver ma bonne humeur, oui, je crois que j'étais heureux. Arrivé a l'endroit du rendez-vous, je me souviens que sur les sept soldats sélectionnés, seuls deux étaient présent.
Vadar et Tulius nos deux hommes expérimentés pour cette mission.
Ils étaient assis sur un muret de pierre grise typique des carrières d'extraction Mont-Brumoises. Ils jouaient aux osselets. Ils avaient l'air si tranquille, cela apaisa mes peurs et mes tensions. J'attendis. Les autres arrivèrent peu après. Équipés de la tête au pied, lourdement armés. Chacun avaient préparés sa besace comme l'on nous avaient appris: de la nourriture, trop. Une corde, un liquide buvable.
Nous marchions depuis deux heures. Traverser la Grande porte Nord m'avait fait un drôle d'effet. Je n'en connait pas la cause. Sept point bleu pale marchaient a bonne allure. La pierre d'eau contrastait étrangement avec la blancheur de la neige. Nous traversâmes la Passe. Immense complexe militaire et unique accès aux plaines du Nord.
Vers midi, nous nous arrêtâmes près d'un poste de garde pour manger un morceau. Mes cuisses me faisaient mal et je soupçonnais plusieurs de mes compagnons de souffrir du même problème. Nous repartîmes, en marchant à bonne foulées. Contre toutes mes appréhensions, la mission se déroulait sans accros. Je commençais à me détendre et mes yeux n'étaient plus fixés sur l'homme devant moi. Je regardais les immenses plaines Falaisiennes qui ont fait la renommées de la ville.
Encore quelques heures de marche et nous serons à Falaise-Plongeante, la mission serait un succès et mon père s'il me regarde de là haut sera fier de moi!
Nous longions le flan d'une montagne escarpée. La roche de celle-ci était plus clair de celle de Mont-Brumeux. Mes ongles s'égarèrent gratter la pierre qui sauta par petits morceaux:
Trop friable... Surement impropre à la construction.
Notre troupe était toujours voisine de la montagne et mes yeux cherchaient en vain l'explication de la friabilité de cette roche.
Pourquoi? Pourquoi? A cause de l'eau? De la chaleur... Tiens, maintenant il y a des points rouges la bas.. Quoi!
Attent...
Les explosifs firent leurs travail. Installés dans de petites alcôves, les bâtons d'explosifs décimèrent notre petite troupe. Je me souviens encore bien de la scène:
J'étais là, étendu par terre, la face contre la pierre grise et froide... Je poussai sur mes bras pour me relever et m'éloigner de cette pierre qui ressemblait trop a de la terre a mon gout... Je chancelai sur mes jambes, mes yeux voyaient flou... J'arrivais pourtant a distinguer trois corps gisants par terre. La vue commença a me revenir et mon corps gagna en stabilité. Je découvris mes compagnons en train de croiser le fer avec des hommes en tenue de cuir bardées de fer. Je sorti mon épée et tremblant j'approchai de la ligne de front. Ma prise sur mon épée était incertaine.
Je croisa le regard d'un de mes adversaire qui venait de mettre a terre un de mes compagnon.. Je m'élançais vers lui avec la peur au ventre. Mon épée s'abattit sur son bouclier et me glissa des mains, il me porta un coup d'estoc que je réussi avec l'énergie du désespoir a éviter. Je pris les pieds dans je ne sais quoi et tomba a la renverse. J'étais fini. L'Amranéen leva son arme et tomba raide mort sur la pierre grise.
Je me leva et découvrit que Vadar avait prit position sur un rocher et décochait ses traits mortels. Ramassant l'épée batarde de mon ennemi mort, je me rapprocha de l'archer pour le défendre si besoin. Mes compagnons encore vivant commencèrent a faire de même et intuitivement nous nous plaçâmes en ligne pour faire faces aux Amranéens. Le combat reprit.
-J'ai plu 'd flèches les gars! On bouge! Allez a Falaise au plus vite! Courrez! Prend ça!
Il me jeta sa besace.
Nous étions débordés... Et nous nous fîmes pas prier pour exécuter l'ordre. Courant aussi vite que mes jambes douloureuses pouvaient supporter, trois soldats et moi rentrèrent a Falaise-Plongeante.
La mission était une réussite mais à quel prix? Ma première mission me laissA un gout acide, un gout de sang... Il fallait que je les vengent. Plus jamais je m'enfuirai au détriment d'autrui. C'ets moi qui me sacrifierai pour eux.
