Introduction au personnage
Le soleil commençait à montrer ses premiers rayons. Elythia songea qu'elle aurait vénéré Naranaé pour avoir une voûte d'un bleu si limpide quelques jours plutôt. Seulement, elle n'était plus sur sa petit île
(NdlR : Village insulaire). Elle marchait depuis plusieurs heures, elle avait soif et la gorge sèche. A sa gauche le désert s'étendait jusqu'à l'horizon tandis que de l'autre coté, l'astre surplombait les petites vagues du matin.
Mille fois elle avait décidé de s'arrêter et de laisser son corps au bras de Nodens, mais elle ne pouvait pas. Non, elle n'avait pas le droit, Alogya avait donné sa vie pour elle, elle devait l'honorer. Elle revit le corps de sa soeur, inerte, bercé par les vagues. L'image était insupportable. Et dire que ce voyage devait être une expérience enrichissante, qui d'après sa mère, lui ôterait tout souhait de revenir sur leur caillou perdu dans l'immensité de l'océan.
Elle se demanda comment ses parents seraient mis au courant du drame et, par dessus tout, comment allaient-ils réagir. Elythia était l'aînée de la famille Marche-Glace, née d'un père pêcheur et d'une mère tisserande, elle devait reprendre la boutique tandis que sa soeur partirait sur le continent pour suivre un enseignement. Elle avait beau clamer que le tissu ça ne l'intéressait pas et qu'elle rêvait de fendre les océans sur un navire, elle ne récoltait que railleries et rires. Comment elle, bâtie comme une longue brindille, survivrait au milieu de robustes marins. Son père lui répétait inlassablement qu'on ne souquait pas les amarrages avec des yeux bleus, aussi jolis soient-ils. Elle avait toujours été considérée comme la greluche qui ne pensait qu'aux garçons. Ce voyage avec sa soeur pour découvrir le continent était la première fois qu'on lui faisait vraiment confiance.
« Et surtout, garde toujours un oeil sur ta soeur, tu sais comment elle est.. » Ces paroles sonnaient désormais comme un poignard qui tournait délicatement, méticuleusement dans le corps d'Elythia.
D'un revers de main symbolique, elle ôta les sombres pensées de sa tête. Il était trop tard. Elle défit sa natte qui laissa ses long cheveux bruns tombés et repris sa marche.
Elle devait maintenant trouver un endroit pour se protéger des rayons qui commençaient a brûlés sa peau. Au loin elle aperçut quelques rochers sur la plage. Quelques enjambées plus tard elle y était. Elle émit un piaillement. Elle venait de se piquer les fesses sur un caillou pointu en s'asseyant. Elle frotta avec soin le sol puis s'assît en grimaçant. Elythia ne tiendra pas longtemps dans ces conditions, elle n'était pas de nature très vaillante, sa gourde était à moitié vide, et bien qu'elle discernait des arbres au loin, il lui fallait encore une journée de marche pour atteindre la lisière. Elle sentit un frisson d'angoisse parcourir son échine, elle connaissait bien ces contes sur des brigands sans foi ni loi qui détroussaient même les plus valeureux aventuriers. Elle réfléchit aux alternatives qui se présentaient à elle, c'est à dire aucune.
Elle sombra après quelques secondes dans un profond sommeil, parsemées de visages figés par la mort tandis qu'un homme, toujours le même, riait aux éclats en la montrant du doigt.
Elle sentit une main ferme dont les doigts s'enfonçaient dans la maigre chair de son épaule et se réveilla en sursaut. Une odeur de sueur envahit ses narines, elle voulut crier mais rapidement, les doigts glissèrent sur sa bouche.
« Tais toi, qui es-tu ? », la voix était hésitante mais la jeune fille reconnu l'accent. Son sang se glaça, elle sentit son corps se paralyser, tout était comme figé, jusqu'aux battements de ses cils.